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Palustre, Léon: Les architectes du château de Fontainebleau
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0060
LES ARCHITECTES DU CHATEAU DE FONTAINEBLEAU
(Planche 5.)
Dans un récent article publié ici même et que les lecteurs de la Gazette n’ont sans
doute pas oublié, M. Emile Mobilier s’est efforcé de combattre les opinions émises au
cours de notre ouvrage sur la Renaissance, relativement à la plus ou moins grande
part prise par différents architectes à la construction du château de Fontainebleau.
Suivant lui, après nous être mépris sur la portée d’un texte où il est question de Pierre
Chambiges, nous aurions exagéré le rôle de Gilles le Breton, non moins que méconnu
l’inspiration sous laquelle agissait Pierre Girard dit Gastoret.
Ces accusations sont graves, et l’on comprendra qu’il y ait intérêt pour nous à ne
pas les laisser sans réponse. M. Mobilier fait terminer en 1544 le château de Saint-
Germain-en-Laye, alors que les Comptes disent pertinemment le contraire. A cette
date, le grand corps de logis qui s’étend entre la chapelle et le donjon n’était pas
encore construit h Or, il s’agit de la partie la plus importante du château, celle qui ren-
renferme la « grand’salle ». Les travaux 11e furent définitivement reçus qu’en 1548 ~, ce
qui porte à neuf ans la durée totale de la construction. Nous 11e voyons donc pas en
quoi il a été fait preuve d’une si « grande diligence ». Pierre Chainbiges d’abord, puis
son successeur, Guillaume Guillain, ont eu d’autant plus le temps d’élever leurs cons-
tructions qu’ils conservaient toutes les anciennes fondations. La « sauvage quadrature »
dont parle Ducerceau 11’a pas d’autre origine; c’était le cas de ne pas l’oublier.
M. Mobilier croit nous enfermer dans un dilemme, et s’écrie victorieusement : « il
faut donc, pour rester dans le domaine du vraisemblable, ou admettre que, dès la pre-
mière année de son entrée en fonctions à Saint-Germain, Chambiges y exécuta des tra-
vaux très considérables, ce qui diminue d’autant ce qui, sur les 70,000 livres reçues en
1540, lui revenaitpour les bâtiments de Fontainebleau, ou admettre qu’en 1539, Chambiges
ne fit que continuer à Saint-Germain l’œuvre d’un devancier. Alors que deviendrait le
style Chambiges? »
1. « Item, et le dessus des voultes qui seront au dessus
do la grande salle du corps d’hostel que l'on fait de présent
au bout de la court dudict chasteau, du costé de l’entrée
et basse court, depuis la dicte vieille tour jusques en
l’angle estant entre la vieille chapelle et galeries dudict
chasteau. » Comptes des bâtiments du roi, t. II, p. 293.
2. Comptes, etc., t. II, p. 295.
(Planche 5.)
Dans un récent article publié ici même et que les lecteurs de la Gazette n’ont sans
doute pas oublié, M. Emile Mobilier s’est efforcé de combattre les opinions émises au
cours de notre ouvrage sur la Renaissance, relativement à la plus ou moins grande
part prise par différents architectes à la construction du château de Fontainebleau.
Suivant lui, après nous être mépris sur la portée d’un texte où il est question de Pierre
Chambiges, nous aurions exagéré le rôle de Gilles le Breton, non moins que méconnu
l’inspiration sous laquelle agissait Pierre Girard dit Gastoret.
Ces accusations sont graves, et l’on comprendra qu’il y ait intérêt pour nous à ne
pas les laisser sans réponse. M. Mobilier fait terminer en 1544 le château de Saint-
Germain-en-Laye, alors que les Comptes disent pertinemment le contraire. A cette
date, le grand corps de logis qui s’étend entre la chapelle et le donjon n’était pas
encore construit h Or, il s’agit de la partie la plus importante du château, celle qui ren-
renferme la « grand’salle ». Les travaux 11e furent définitivement reçus qu’en 1548 ~, ce
qui porte à neuf ans la durée totale de la construction. Nous 11e voyons donc pas en
quoi il a été fait preuve d’une si « grande diligence ». Pierre Chainbiges d’abord, puis
son successeur, Guillaume Guillain, ont eu d’autant plus le temps d’élever leurs cons-
tructions qu’ils conservaient toutes les anciennes fondations. La « sauvage quadrature »
dont parle Ducerceau 11’a pas d’autre origine; c’était le cas de ne pas l’oublier.
M. Mobilier croit nous enfermer dans un dilemme, et s’écrie victorieusement : « il
faut donc, pour rester dans le domaine du vraisemblable, ou admettre que, dès la pre-
mière année de son entrée en fonctions à Saint-Germain, Chambiges y exécuta des tra-
vaux très considérables, ce qui diminue d’autant ce qui, sur les 70,000 livres reçues en
1540, lui revenaitpour les bâtiments de Fontainebleau, ou admettre qu’en 1539, Chambiges
ne fit que continuer à Saint-Germain l’œuvre d’un devancier. Alors que deviendrait le
style Chambiges? »
1. « Item, et le dessus des voultes qui seront au dessus
do la grande salle du corps d’hostel que l'on fait de présent
au bout de la court dudict chasteau, du costé de l’entrée
et basse court, depuis la dicte vieille tour jusques en
l’angle estant entre la vieille chapelle et galeries dudict
chasteau. » Comptes des bâtiments du roi, t. II, p. 293.
2. Comptes, etc., t. II, p. 295.