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Heuzey, Léon: De quelques cylindres et cachets de l’Asie- Mineure
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0075
DE QUELQUES CYLINDRES ET CACHETS
DE LASIE-MINEURE 1
Les archéologues sont encore trop portés à considérer comme phéniciens la plupart des
monuments de fabrique orientale dont le style mélangé n’est pas purement égyptien ou
chaldéo-assyrien. Cependant, depuis quelques années, des recherches d’un haut intérêt
ont reporté l’activité de la science vers l’Asie-Mineure, vers cette contrée de laquelle on
peut dire que c'était comme une main que l’Asie tendait à la Grèce. On s’est repris à étu-
dier les populations si originales et si variées qui vivaient le long de ses plages ou der-
rière les multiples remparts de ses montagnes, dans une lutte perpétuelle et aussi dans
un continuel frottement les unes contre les autres.
Des découvertes chaque jour plus nombreuses sont venues donner raison à ceux qui
pensaient qu’il y avait là d’autres races ayant servi aussi d’intermédiaires entre le monde
asiatique et le monde grec, d’autres facteurs, eu un mot, du grand mouvement de
transmission de la civilisation antique, qui n’a pas eu la mer pour unique chemin. Je
ne saurais considérer comme complètement démontrée l’hypothèse qui voudrait acca-
parer tous ces faits nouveaux au bénéfice d’un seul et même peuple : les Hétéens ou
Hittites, les Khittim de la Bible, les Khétas des anciens textes pharaoniques. Ce que
l’on ne peut révoquer en doute, c’est qu’une civilisation ayant un certain caractère
d’unité et se servant d’une même écriture ne se soit étendue autrefois depuis le fleuve
Oronte, le haut Euphrate et le mont Amanus jusqu’aux rivages de la mer Egée, ainsi que
dernièrement M. Georges Perrot le rappelait à l’Académie2, en ajoutant aux monuments
qu’il a lui-même autrefois étudiés sur place un grand nombre d’exemples tirés des
explorations plus récentes.
La conservation des antiquités orientales au Musée du Louvre n’a pas attendu Je der-
nier retentissement de ces découvertes pour tâcher de réunir, comme elle en avait le
devoir, soit par des acquisitions, soit par des relations nouées avec de généreux dona-
teurs, quelques spécimens de cet art jusqu’ici peu connu et qui est comme le fruit nou-
veau de l’archéologie. Nous ne pouvions guère songer à nous procurer des monuments
1. Notice lue à l’Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, dans la séance du 4 mars '1887.
2. Allusion à une communication verbale, faite précé-
demment à l’Académie, par M. Georges Perrot. Pour
f historique des découvertes faites en Asie-Mineure, je me
contenterai de renvoyer aux travaux de mon savant ami,
notamment au volume IV de Y Histoire de L’art dans l’anti-
quité et à Y Exploration archéologique de la Galatie.
Gazette archéologique. — Année 1887.
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DE LASIE-MINEURE 1
Les archéologues sont encore trop portés à considérer comme phéniciens la plupart des
monuments de fabrique orientale dont le style mélangé n’est pas purement égyptien ou
chaldéo-assyrien. Cependant, depuis quelques années, des recherches d’un haut intérêt
ont reporté l’activité de la science vers l’Asie-Mineure, vers cette contrée de laquelle on
peut dire que c'était comme une main que l’Asie tendait à la Grèce. On s’est repris à étu-
dier les populations si originales et si variées qui vivaient le long de ses plages ou der-
rière les multiples remparts de ses montagnes, dans une lutte perpétuelle et aussi dans
un continuel frottement les unes contre les autres.
Des découvertes chaque jour plus nombreuses sont venues donner raison à ceux qui
pensaient qu’il y avait là d’autres races ayant servi aussi d’intermédiaires entre le monde
asiatique et le monde grec, d’autres facteurs, eu un mot, du grand mouvement de
transmission de la civilisation antique, qui n’a pas eu la mer pour unique chemin. Je
ne saurais considérer comme complètement démontrée l’hypothèse qui voudrait acca-
parer tous ces faits nouveaux au bénéfice d’un seul et même peuple : les Hétéens ou
Hittites, les Khittim de la Bible, les Khétas des anciens textes pharaoniques. Ce que
l’on ne peut révoquer en doute, c’est qu’une civilisation ayant un certain caractère
d’unité et se servant d’une même écriture ne se soit étendue autrefois depuis le fleuve
Oronte, le haut Euphrate et le mont Amanus jusqu’aux rivages de la mer Egée, ainsi que
dernièrement M. Georges Perrot le rappelait à l’Académie2, en ajoutant aux monuments
qu’il a lui-même autrefois étudiés sur place un grand nombre d’exemples tirés des
explorations plus récentes.
La conservation des antiquités orientales au Musée du Louvre n’a pas attendu Je der-
nier retentissement de ces découvertes pour tâcher de réunir, comme elle en avait le
devoir, soit par des acquisitions, soit par des relations nouées avec de généreux dona-
teurs, quelques spécimens de cet art jusqu’ici peu connu et qui est comme le fruit nou-
veau de l’archéologie. Nous ne pouvions guère songer à nous procurer des monuments
1. Notice lue à l’Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, dans la séance du 4 mars '1887.
2. Allusion à une communication verbale, faite précé-
demment à l’Académie, par M. Georges Perrot. Pour
f historique des découvertes faites en Asie-Mineure, je me
contenterai de renvoyer aux travaux de mon savant ami,
notamment au volume IV de Y Histoire de L’art dans l’anti-
quité et à Y Exploration archéologique de la Galatie.
Gazette archéologique. — Année 1887.
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