Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

DOI Artikel:
Champeaux, Alfred de; Gauchery, Paul: Les travaux d’architecture et de sculpture, [2]: exécutés pour Jean de France, duc de Berry
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0085

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
TRAVAUX D’ARCHITECTURE ET DE SCULPTURE DU DUC DE BERRY. 65

de Verneuil, Colin Martin, Perrot Martin et Perrot Guérin. Leur salaire quotidien était
de VI sols.

D’autres journaliers tailleurs de pierre travaillaient à la maçonnerie de la tour de
Maubergeon et ne touchaient que V sols. C’étaient : Guiot de Villiers, Jehan de Blois,
Thevenin de Neuds, Jacques Du Pré, Girart de Nevers, Gillon d’Auteuil, Jaquet Hestor,
Jenin Esmeir, Aneheau Cornille, Aneheau Fléau, Jehan le Breton, Jehan le Charron,
Hannequin de Bruges, Bichart, Jeannin Muret, Jehan Gessart, Jehan Girart, Pierre
Girart, Jehan Gordin, Perrin Maire, Guillemin Laverde. Le chef d’atelier parait avoir été
Jehan Caillou, dont nous ayons déjà rencontré le nom et qui entreprit d’autres travaux
pour son compte personnel. Les registres de l’année 1385 ne donnent que le total des
dépenses de chaque semaine, sans citer les noms des ouvriers attachés au chantier.

La préparation des modèles pour la maçonnerie nécessita plusieurs journées de travail
pour les huchiers Guillemin Cirasse, Jehan le Gascoing, Philippon Sasse, Jehan
Charbonnier et Guiot Longis. Ils étaient payés Y et YI sols par jour.

La tour de Maubergeon était recouverte d’un comble en plomb estampé, peint et doré,
qui avait été exécuté dans un fourneau établi au pied même de l’édifice. Maistre Richard
le plommier avait été appelé de Mehun-sur-Yèvre à Poitiers pour diriger ce travail. 11
mit six jours pour faire le voyage et reçut XLVIII sols tant pour ses dépenses que pour
le transport de ses outils. Il était accompagné de Jenin Boursin et de plusieurs ouvriers
plombiers qui vinrent « de Bourges en Berry pour le fait de la plomerie desdites œuvres
de Poitiers et de Lesignen ». Le plomb employé à cette couverture provenait « de la
minère qui est à ung heu appelé Puy Raguit, en la paroisse de Cheureaux, au delà de
Saint-Maixent ». Au commencement du travail, Richard était payé à la journée ainsi
que ses aides, mais bientôt il passa marché avec Guy de Dammartin pour la fourniture
du bois et de toutes les matières nécessaires à la fonte du métal, ainsi que pour le fonc-
tionnement de son atelier. Une partie du plomb du comble avait été achetée à Jehan
Nau, au prix de XX livres le millier pesant.

Après son achèvement, la plomberie de la tour fut mise en couleur par Richard le
peintre. Il touchait V sols par jour pour ce travail et se servait, pour détremper ses cou-
leurs, d’huile fournie par Jehan le Huilier.

Les salles intérieures de la tour de Maubergeon étaient décorées d’un pavage en faïence
émaillée, peint aux armes et à la devise du duc, de couleurs blanche, verte et or, qui,
d’après les détails relatés par les comptes, devaient briller d’un vif éclat. Il est à souhaiter
que le hasard des fouilles fasse surgir quelques débris de cette œuvre à laquelle le duc
semble avoir pris un intérêt particulier. M. de Laborde a fait connaître1 l’établissement
fait à Hesdin, par le duc de Bourgogne, d’une fabrique de carreaux émaillés peints sur
les cartons de Broerdelam, dont la direction était confiée au peintre Jehan le Voleur.
Ces dispositions expliquent le caractère artistique des œuvres du moyen-âge, pour l’exé-

i. De Laborde, Les ducs de Bourgogne.
 
Annotationen