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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Odobesco, Alexandru Ionescu: Plateau antique en argent et sarcophage en pierre ornés de sujets de chasse trouvés en Roumanie
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0095

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PLATEAU ANTIQUE EN ARGENT ET SARCOPHAGE EN PIERRE. 75

au dessus de sa tête, de peur de frapper mortellement sa compagne, en même temps
que le tigre qui la lacère. Dans son angoisse visible, il n’entend même pas une panthère
qui rugit contre lui du haut du rocher d’en face1.

Bien qu’en ce moment les bas-reliefs du plat de Contzesti soient réduits à un état
excessivement fruste, on sent tout de même qu’ils n’ont jamais révélé une inspiration
aussi artistique. Les mêmes groupes se répétant plusieurs fois, à la suite les uns des
autres, dénotent qu’ils ne sont plus que le produit d’une facture plus ou moins habile,
qu’ils ont déjà passé dans le domaine de la pratique industrielle. On trouverait plus
facilement les analogues des chasses représentées sur le marli de notre disque, dans
les sculptures de certains sarcophages postérieurs de quelques centaines d’années au
Christ (pl. 9), dans des coupes en verre gravé, peint et doré, de la même époque,
et—je dirai plus — sur des pièces d’orfèvrerie asiatique datant probablement de hère des
Sassanides2. C’est assez dire que le plateau que nous venons de décrire est un produit

1. La mosaïque en question a appartenu primitivement
au cardinal Marius Marefoschi, qui l’avait fait déterrer
dans la vigne du comte Fede, près de Tivoli. Cachée sous
les madriers d’une écurie lors de l’occupation française
du premier empire, elle en a été retirée fort endommagée,
et c’est après qu’elle eut été réparée par le chevalier
Barbiéri qu’elle a été achetée pour le Musée de Berlin.
Voy. Musaico Marefoschi da Ed. Brun, dans les Annali
deV Instituto di corrispond. archeol. di Borna. 1848, t. XX,
pp. 198 et sq. La gravure se trouve dans les Monumenti
inediti, 1848, pl. 50.

2. Les scènes de chasse ont été employées très souvent
par les sculpteurs anciens comme sujets de décoration.
Nous n’en voulons citer ici qu’un seul exemple qui a
surtout le mérite d’être presque inédit. C’est un sarco-
phage en pierre poreuse qui a fait partie de la collection
du prince Michel Ghica, et qui en ce moment se trouve
au musée lapidaire de Bucarest (pl. 9). Cette grande pièce
vient probablement de l’une des nécropoles romaines si
fréquentes dans la petite Valachie (Resca, Céléi, Turno-
Séverin, etc.). Sur la face principale on voit quatre per-
sonnages debout, revêtus de la toge, sous des arcs cintrés
que soutiennent cinq colonnes. Les tètes sont mutilées
plus que le reste des corps. Trois masques juvéniles rem-
plissent les tympans d’intersection des voûtes. Les trois
autres faces sont occupées par sept génies ailés. Trois
d’entre eux, montés sur des socles quadrangulaires, sont
espacés sur le grand côté : celui du milieu frappe des
cymbales; les deux autres lèvent une jambe en dansant et
tiennent d’une main une grande grappe de raisin; dans
l’autre main, l’un a un bouquet de têtes de pavots,
l’autre une feuille d’ache. M. Gr. Tocilesco, auquel nous
avons fourni le dessin de ce monument pour son ouvrage
roumain Dacia mainte de Romani (Bucuresci, 1880), croit
(p. 673, note 243) que ces deux danseurs sont les génies
érotiques;Himeros et Pothos. Sur l’un des petits côtés

du sarcophage, il y a deux autres génies sur des piédes-
taux moins élevés, qui jouent de la flûte à bec et de la
flûte de Pan; enfin, le dernier petit côté est réservé à
deux génies qui, se tenant embrassés, nous donnent les
images souvent répétées de YEros et de YAntéros des
anciens. Quatre Victoires ailées, tenant d’une main une
couronne et de l’autre une palme, sont placées dans les
angles ; mais il y en a deux grandes posées sur des
supports carrés aux coins de la face postérieure, et deux
plus petites dressées sur les chapiteaux des colonnes
de la face principale. Jusqu’ici il n’y a rien pour la
chasse; c’est dans un bandeau, qui entoure le bord
supérieur du sarcophage, que l’on voit une suite très
variée de scènes de chasse auxquelles participent trois
chasseurs accroupis et vingt-quatre animaux de toute
espèce, engagés dans des luttes diverses; ce sont des
lions, des ours, des aurochs, des sangliers, des renards,
des loups, des biches, des lièvres et des chiens, alternés
de quelques touffes d’arbres et de buissons.

Nous avons cité également les coupes en verre gravé,
peint et doré, sur lesquelles on voit des sujets de chasse
et qui, par le style de leurs décorations, rappellent le
plateau d’argent de Contzesti. Nous renvoyons pour la
comparaison aux figures de celles qui ont été découvertes
dans les régions rhénanes et qui sont publiées dans les
Jahrbücher des Vereins von Alterthumsfreunde im Rhein-
lande de Bonn, Heft LXIX, 1880; Ræmische Glæser,
pp. 49-61 , Taf. I, II, III, IV; ainsi que A. Straub, Le
cimetière gallo-romain de Strasbourg. Strasbourg, 1S81.

Pour compléter ces comparaisons par la description
succincte et la reproduction d’un vase d’argent de style
sassanide qui aide à apprécier la façon dont les sujets
analogues étaient traités, vers la même époque, par les
orfèvres gréco-romains et par ceux de la Perse, nous
renverrons le lecteur à la pièce du Musée de l’Ermitage
impérial, dont nous avons parlé dans la note à la p. 58
 
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