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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Collignon, Maxime: Fragments d’une statue en marbre d’ancien style attique au musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0108

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FRAGMENTS D’UNE STATUE EN MARBRE D’ANCIEN STYLE

ATTIQUE

AU MUSÉE DU LOUVRE

(Planche 11.)

Les fragments de statue qui font l’objet cle cette étude1 ont été récemment acquis par
le Musée du Louvre; c’est à l’obligeance de M. Héron de Yillefosse que je dois d’avoir
pu les faire reproduire. Si incomplets qu’ils soient, ces fragments offrent un intérêt qui
n’échappera à personne. Ils appartiennent, en effet, à une œuvre de cette ancienne
école attique, antérieure aux guerres médiques, dont les caractères sont chaque jour
mieux connus, grâce aux découvertes qui se multiplient à Athènes. Le Musée du Louvre
ne possédait jusqu’ici aucun spécimen de cet art; il m’a semblé qu’il y avait lieu de
signaler une importante acquisition, qui vient combler une lacune dans la série des
marbres d’ancien style grec.

On a remarqué que les sculptures en ronde bosse d’ancien style attique sont souvent
en marbre de Paros2. Les fragments du Louvre font exception à cette règle ; ils sont en
marbre du Pentélique. Les dimensions de la statue étaient plus petites que nature, car
la tête, avec l’attache du cou, ne mesure pas plus de 20 centimètres. Le visage
est trop mutilé pour qu’on puisse apprécier dans quelle mesure le sculpteur
avait cherché à reproduire un type individuel; le nez, la bouche, le menton ont
subi de profondes altérations. Mais ce qui frappe tout d’abord, c’est le soin extrême
apporté par l’artiste dans le modelé des chairs, le fini du travail, et le poli de l'épi-
derme. Les yeux, bien ouverts et fendus en amandes, sont très saillants et s’en-
châssent entre des paupières minces, cernées par des arêtes vives. Les prunelles sont
indiquées par une légère saillie, ménagée sur le globe de l’œil.

Loin d’apporter le même soin à l’exécution de la chevelure, le sculpteur a usé au
contraire de procédés routiniers, qui lui ont permis d’épargner son temps et son travail.
Il s’est seulement donné la peine d’indiquer avec plus de précision les bandeaux frisés
au fer qui ondulent sur le front, et les mèches bouclées qui retombent derrière les
oreilles, suivant un agencement qu’on retrouve dans la coiffure du sphinx en marbre

1. Cette note a été lue devant l’Académie des Inserip- 2. Loeschcke, Mittheilungen des arch. Inst, in Athen,
lions et Belles-Lettres, dans la séance du 15 avril 1887. 1879, p. 305.
 
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