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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Collignon, Maxime: Fragments d’une statue en marbre d’ancien style attique au musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0111

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FRAGMENTS D UNE STATUE EN MARBRE D ANCIEN STYLE ATTIQUE.

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élégante et la mobilité des doigts1; il semble que ce soit, chez les sculpteurs attiques,
comme une qualité de race.

Peut-on essayer, avec d’aussi faibles indices, de restituer l’ensemble de la statue? Il
faut bien le reconnaître : la solution proposée n’aura jamais que la valeur d’une hypo-
thèse. Trois faits seulement paraissent sinon certains, du moins fort vraisemblables : la
statue représentait un personnage viril; elle était nue, et les mains étaient fermées. Or,
ces caractères se retrouvent dans la série déjà longue des statues du vie siècle dont celles
d’Orcliomène et de Ténéa sont les exemplaires les plus connus; il n’est pas interdit de
supposer que le sculpteur athénien a reproduit un type très familier à l’art archaïque, et
qui n’est autre qu’une sorte de type canonique appliqué à la représentation des ligures
viriles. Ce type, il est vrai, ne s’est pas encore rencontré jusqu’ici dans les statues de
marbre, d’ailleurs peu nombreuses, appartenant à l’ancienne école attique2. Mais on le
trouve dans les îles et dans le voisinage immédiat d’Athènes, à Mégare3. Une statuette
de bronze du Louvre, d’origine attique, publiée par M. de "Witte4, montre, d’ailleurs,
qu’il n’était pas inconnu à Athènes. Si cette hypothèse est fondée, il n’est pas sans inté-
rêt de constater que le type de la ligure virile, tel qu’il s’est propagé dans les îles et dans
la Grèce propre, sous l’influence des Dédalides crétois, n’est pas resté étranger aux
sculpteurs de l’ancienne école attique.

L’identification de la statue n’est pas moins incertaine. Pour résoudre cette question,
il nous manque un élément essentiel, à savoir l’indication précise de l’endroit où les
fragments ont été trouvés. Ici encore, nous ne pouvons que conclure à l’hypothèse la
plus vraisemblable. On peut songer tout d’abord à une statue d’Apollon, qui aurait décoré
un des plus anciens sanctuaires attiques du dieu5. Mais pourquoi recourir à une conjec-
ture que rien ne justifie, lorsque la statue d’Athènes trouve naturellement sa place dans
une série de monuments, dans celle des statues-portraits? On connaît, en effet, plu-
sieurs marbres archaïques où le caractère individuel est franchement accusé. Il nous
suffira de citer les plus remarquables, qui sont les suivants : 1° la tête d’athlète en
marbre trouvée au Céramique, appartenant aujourd’hui à M. Jakobsen, à Copenhague6;
2° la tête d’athlète de la collection Rampin, dont la coiffure présente, avec celle de
la tête du Louvre, des analogies que nous avons déjà signalées7; 3° une tète du Musée
de Berlin, ayant appartenu à la collection Sabourofï, et où M. Furtwaengler reconnaît

1. Ivcù Tïpocritt '/êtptov a/.pa xat zap~wv to sypuQaov xai
oax-û/zov tô sùayajyov h Xeîtcôvà-oArjyov. Lucien, De imaq., 6.

2. M. Loeschcke pense cependant que la statue du
British Muséum publiée dans VArc-h. Zeitung (1882, pl. 4)
peut provenir d’Athènes (.Miltheil. des arch. Inst., 1879,
p. 304). C’est aussi la provenance indiquée par M. Murray
(Greek sculpture, I, p. 108). Voir toutefois les objections
de M. Furtwaengler, qui croit que la statue est d’origine
béotienne: Arch. Zeitung . 1882, p. 51.

3. Voir notre article sur les Torses archaïques d’Aclium,

Gazette archéologique, 1886.

4. Revue archéologique, T. XXV, 1873, pl. v, p. 148 et
suivantes.

5. Voir sur les sanctuaires d’Apollon à Athènes,
Milchhoefer, Ueber den atlischen Apollon, 1874, p. 33 et
suivantes.

6. Rayet, Monuments grecs, 1877.

7. Dumont, Monuments grecs, 1878; O. Rayet, Monu-
ments de l’art antique , T. I.
 
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