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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Bapst, Germain: Les fouilles de Siverskaia (Caucase), [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0142

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LES FOUILLES DE SIVERSKAIA.

rejetait la terre d’un trou au sommet du tumulus. Il le lit savoir aux autorités de la
stanitza, qui ordonnèrent de cesser les fouilles. D’Ekaterinodar on envoya un fonction-
naire et, sous sa direction, on reprit les recherches. Elles n’ajoutèrent presque rien
aux trouvailles déjà faites; mais elles établirent ce fait que la majeure partie des objets
avait été trouvée à l’intérieur d’un tombeau. Celui-ci était fait de dalles assemblées,
taillées en pierre calcaire tendre. Il n’avait pas de couvercle et tout le dedans était
rempli de terre. Ce qui est étrange c’est qu’on n’ait retrouvé dans ce tombeau qu’une
petite partie des ossements d’un squelette humain. En examinant attentivement la
position des ossements, on voyait facilement que les squelettes avaient déjà été
dérangés et qu’un grand nombre de petits os n’étaient pas à leur place. Presque en
même temps que les squelettes on aperçut, en suivant la tranchée, une bande étroite
d’une terre molle et friable, se dirigeant vers le centre en passant par l’endroit où
étaient les squelettes. —Point de doute. — J’étais tombé sur le couloir, creusé, encore
aux temps anciens peut-être, par les spoliateurs du tombeau central. Près du centre, à
droite de la tranchée, je découvris une mince couche de sable, large d’un mètre,
recouverte de cendres et d’une petite quantité de charbon. Au centre même, le sol pré-
sentait un fond d’argile jaune brun, sur lequel se dessinait un carré long de 2 mètres
25 centimètres, large de 2 mètres, de couleur plus sombre. C’était la surface supérieure
d’une fosse carrée, le tombeau sans doute. Il semblait que cette fosse avait été recouverte
de poutres et doublée à l’intérieur de briques non cuites. Les poutres ont été trouvées
en désordre, et la fouille de cette fosse ne donna que quelques débris de vaisselle en
terre et d’os épars dans des directions différentes. Il était évident que le tombeau central
avait été pillé. Les résultats des recherches faites par les Cosaques et ceux de mes
propres fouilles permettent de faire quelques déductions au sujet de ce kourgane.
Le tumulus inférieur, hémisphérique, est un kourgane scythe, amoncelé bien avant
la partie supérieure. Le tombeau central (pillé malheureusement) qu’il renferme est
de date plus ancienne que les squelettes trouvés à l’entour. Ils y furent placés après la
fermeture du tombeau central.

» Le second amoncellement, en terre noire, est bien plus récent encore. L’époque de
sa création est précisée nettement par les deux monnaies d’or de Pairisadès.
M. Oreschnikoff, qui les a étudiées1, les définit comme des statères de Pairisadès, roi
du Bosphore, contemporain de Mithridate Eupator, vers 103 ans avant Jésus-Christ.
Le désordre dans la disposition des tombes, leur position à si peu de distance de la
surface du sol, enfin le fait même de l’amoncellement sur un ancien tumulus dénotait
une grande hâte dans la sépulture. Ne se rapporterait-elle pas à une expédition guer-
rière des armées de quelque roi du Bosphore dans ce pays? Cela expliquerait son carac-
tère de précipitation. Les recherches dans le sens de la profondeur, au moyen d’un trou

\. Le travail de M. Oreschnikoff à ce sujet a été publié sous le titre de : Ztir Man :k un de der Cinimerischen Bosporus.
 
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