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Prou, Maurice: Deux dessins du XIIe siècle au trésor de l‘église Saint-Etienne d'Auxerre
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0162
DEUX DESSINS DU XIU SIÈCLE
AU TRÉSOR DE I.EGLISE SAINT-ETIENNE D /VUXERRF,
(Planches 19 et 20.)
L’ancien trésor de la cathédrale d’Auxerre a disparu depuis plus de trois siècles,
depuis le jour où les Huguenots, s’étant emparés d’Auxerre, mirent les églises au pillage
et enlevèrent les ornements et les vases sacrés1. Ce qu'on appelle aujourd’hui le trésor
d’Auxerre ne comprend plus que les objets d’art, œuvres d’orfèvrerie, émaux, ivoires et
manuscrits, recueillis pendant trente ans parM. Germain Dura et généreusement légués
en 1869 par sa veuve à l’église Saint-Etienne1 2. Nous nous proposons d’étudier ici deux
feuilles de parchemin3 arrachées à un ancien manuscrit et qui font partie de cette inté-
ressante collection.
L’une et l’autre feuille ont été rognées; actuellement leur hauteur est de 285 et leur
largeur de 190 millimètres. Il semble qu’on puisse fixer à deux centimètres environ la
diminution dont elles ont souffert dans leur largeur. Un onglet et des trous percés dans
le pli de cet onglet prouvent qu’après avoir été coupées, elles ont été insérées dans un
second manuscrit plus petit que celui dont elles faisaient d’abord partie. Chacune
d’elles présente d’un côté un dessin au trait et de l’autre quelques textes d’écritures
diverses. La disposition très curieuse du dessin est la même sur les deux feuilles : un
sujet central encadré d’une série de petits tableaux carrés. Le frottement a usé le par-
chemin au point de faire disparaître les dessins tracés aux angles inférieurs externes 4.
Sur le premier feuillet sont représentées la Crucifixion, et dans l’encadrement seize
scènes de la Passion et de la Résurrection du Christ : cinq de chaque côté, trois en haut
1. Voyez Lebeuf, Histoire de la prise d'Auxerre par les
Huguenots, Auxerre, 1723; Courajod, Le trésor de la
cathédrale d'Auxerre en 1567, dans Revue archéologique,
nouvelle série, t. XIX (1869), p. 328.
2. M. Germain Duru, ancien contrôleur des contribu-
tions directes, est mort à Auxerre le 30 mars 1868. Sa
veuve, Mmc Eugénie Baudoin, légua à la cathédrale
d’Auxerre, par un testament en date du 10 novembre sui-
vant, les collections formées par son mari. Elle-même
mourut le 14 mars 1869. .le dois ces renseignements à
M. H. Monceaux, secrétaire de la Société des sciences de
l’Yonne.
3. Je manquerais à un devoir agréable à remplir si je
n’adressais mes plus sincères remerciements à M. l’abbé
Chartraire qui a attiré mon attention sur ces feuillets, et à
MM. les Membres du conseil de fabrique de la cathédrale
d’Auxerre, spécialement à MM. Blin et Pallegoix, qui ont
bien voulu me donner toutes les facilités possibles pour
faire photographier les curieux dessins représentés sur les
planches.
4. J’entends parler des angles inférieurs qui se trou-
vaient du côté de la tranche du second volume où les
feuilles de parchemin ont été insérées; car les deux des-
sins étaient alors placés probablement en regard l’un de
l’autre, le Roi de gloire d’abord et la Crucifixion ensuite,
tandis que, dans un manuscrit plus ancien, les deux feuilles
étaient placées dans l’ordre contraire, comme je le prou-
verai plus loin.
AU TRÉSOR DE I.EGLISE SAINT-ETIENNE D /VUXERRF,
(Planches 19 et 20.)
L’ancien trésor de la cathédrale d’Auxerre a disparu depuis plus de trois siècles,
depuis le jour où les Huguenots, s’étant emparés d’Auxerre, mirent les églises au pillage
et enlevèrent les ornements et les vases sacrés1. Ce qu'on appelle aujourd’hui le trésor
d’Auxerre ne comprend plus que les objets d’art, œuvres d’orfèvrerie, émaux, ivoires et
manuscrits, recueillis pendant trente ans parM. Germain Dura et généreusement légués
en 1869 par sa veuve à l’église Saint-Etienne1 2. Nous nous proposons d’étudier ici deux
feuilles de parchemin3 arrachées à un ancien manuscrit et qui font partie de cette inté-
ressante collection.
L’une et l’autre feuille ont été rognées; actuellement leur hauteur est de 285 et leur
largeur de 190 millimètres. Il semble qu’on puisse fixer à deux centimètres environ la
diminution dont elles ont souffert dans leur largeur. Un onglet et des trous percés dans
le pli de cet onglet prouvent qu’après avoir été coupées, elles ont été insérées dans un
second manuscrit plus petit que celui dont elles faisaient d’abord partie. Chacune
d’elles présente d’un côté un dessin au trait et de l’autre quelques textes d’écritures
diverses. La disposition très curieuse du dessin est la même sur les deux feuilles : un
sujet central encadré d’une série de petits tableaux carrés. Le frottement a usé le par-
chemin au point de faire disparaître les dessins tracés aux angles inférieurs externes 4.
Sur le premier feuillet sont représentées la Crucifixion, et dans l’encadrement seize
scènes de la Passion et de la Résurrection du Christ : cinq de chaque côté, trois en haut
1. Voyez Lebeuf, Histoire de la prise d'Auxerre par les
Huguenots, Auxerre, 1723; Courajod, Le trésor de la
cathédrale d'Auxerre en 1567, dans Revue archéologique,
nouvelle série, t. XIX (1869), p. 328.
2. M. Germain Duru, ancien contrôleur des contribu-
tions directes, est mort à Auxerre le 30 mars 1868. Sa
veuve, Mmc Eugénie Baudoin, légua à la cathédrale
d’Auxerre, par un testament en date du 10 novembre sui-
vant, les collections formées par son mari. Elle-même
mourut le 14 mars 1869. .le dois ces renseignements à
M. H. Monceaux, secrétaire de la Société des sciences de
l’Yonne.
3. Je manquerais à un devoir agréable à remplir si je
n’adressais mes plus sincères remerciements à M. l’abbé
Chartraire qui a attiré mon attention sur ces feuillets, et à
MM. les Membres du conseil de fabrique de la cathédrale
d’Auxerre, spécialement à MM. Blin et Pallegoix, qui ont
bien voulu me donner toutes les facilités possibles pour
faire photographier les curieux dessins représentés sur les
planches.
4. J’entends parler des angles inférieurs qui se trou-
vaient du côté de la tranche du second volume où les
feuilles de parchemin ont été insérées; car les deux des-
sins étaient alors placés probablement en regard l’un de
l’autre, le Roi de gloire d’abord et la Crucifixion ensuite,
tandis que, dans un manuscrit plus ancien, les deux feuilles
étaient placées dans l’ordre contraire, comme je le prou-
verai plus loin.