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Champeaux, Alfred de; Gauchery, Paul: Les travaux d’architecture et de sculpture, [3]: exécutés pour Jean de France, duc de Berry
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TRAVAUX DARCHITECTURE ET DE SCULPTURE DU DUC DE BERRY. 199
Robinet d’Etampes, ancien garde des joyaux du duc, qui, par reconnaissance, l’avait
placée sous la protection du patron de son maître et y avait fait peindre son portrait.
Jean de Berry dota également la métropole d’une horloge qui était placée primiti-
vement au sommet du grand pignon de la façade principale. Elle a été transportée
depuis sur la plate-forme de la tour construite au xvie siècle; le gros timbre porte une
inscription qui rappelle la donation du duc et l’époque de sa fonte en 1372. Le mouve-
ment avait été exécuté par un horloger nommé Jehan. Il fut logé aux frais du duc, pen-
dant la durée de son travail, dans une maison de Bourges appartenant à Alain des Bordes,
Le montant du loyer occupé par le maître du reloge s’élevait à XVIIII livres t.
Nous ne saurions dire si c’est à la cathédrale qu'étaient destinés certains ouvrages
d’albâtre que le duc alla voir chez maître Jacques le Maçon, visite à la suite de laquelle
il donna XLY sols aux valets du sculpteur pour leur vin. Jacques le Maçon1 parait être le
même que Jacques de Chartres qui avait exécuté, en 1365, la statue du duc de Berry pour
la décoration de la grande vis du Louvre. 11 habitait ordinairement Bourges et il reçut
dans cette même année (1370) une indemnité de XL sols, pour avoir accompagné le
duc depuis Bourges jusqu’à Ghinon, où il devait donner son avis sur divers ouvrages,
et pour son retour en Berry.
Un des premiers soins du duc avait été d’assurer la sécurité de la ville principale de
son apanage. Cette prévoyance n’était que trop justifiée par les guerres incessantes qui
désolèrent la France pendant les règnes de Jean II et de Charles VI. Il augmenta les
défenses de la grosse tour de Bourges bâtie par Philippe-Auguste et l’une des principales
forteresses du royaume. Il fît abattre une tour gallo-romaine nommée la tour Parceval,
et en employa les matériaux à la construction de son palais et de la sainte chapelle
(archives du Cher). Il établit également une enceinte de larges fossés pour en rendre
l’approche plus difficile. Une partie des joyaux et des objets précieux du duc y était
déposée, et les exécuteurs testamentaires durent venir en prendre possession après sa
mort. Les remparts de la grosse tour furent garnis de canons en fer qui furent exécutés
par Durand le coustellier2. Le fer ayant servi à les forger avait été fourni par Agnès
Labbaière de Bourges, moyennant XXXII s. t. (1370). Les artilliers du duc, en 1413,
étaient les frères Jehan Pescheur, dont l’un touchait XY liv. t. et l’autre VIII liv. t. par
mois3.
Jean de Berry entreprit également la réédification du palais royal où avaient séjourné
les vicomtes de Bourges. Il y fit travailler longtemps, mais, s’il termina les grandes salles
de réception, il semble qu’il ait laissé inachevés les dépendances et les communs qui
furent complétés longtemps après lui. Pendant la durée de la construction, le duc
habitait une partie du logis de l’archevêque de Bourges. Charles YII agit de même pen-
I. Un bourgeois de Paris, nommé Jaquet le Maçon, est I de Paris, p. 370.
cité parmi les bourgeois ayant adhéré à la faction cabo- 2. Archives nationales, K. K., 231, f. 46.
chienne. V. Leroux de Lincy et Tisserand, les Historiens 3. Archives nationales, K. K., 231, f. 37.
Robinet d’Etampes, ancien garde des joyaux du duc, qui, par reconnaissance, l’avait
placée sous la protection du patron de son maître et y avait fait peindre son portrait.
Jean de Berry dota également la métropole d’une horloge qui était placée primiti-
vement au sommet du grand pignon de la façade principale. Elle a été transportée
depuis sur la plate-forme de la tour construite au xvie siècle; le gros timbre porte une
inscription qui rappelle la donation du duc et l’époque de sa fonte en 1372. Le mouve-
ment avait été exécuté par un horloger nommé Jehan. Il fut logé aux frais du duc, pen-
dant la durée de son travail, dans une maison de Bourges appartenant à Alain des Bordes,
Le montant du loyer occupé par le maître du reloge s’élevait à XVIIII livres t.
Nous ne saurions dire si c’est à la cathédrale qu'étaient destinés certains ouvrages
d’albâtre que le duc alla voir chez maître Jacques le Maçon, visite à la suite de laquelle
il donna XLY sols aux valets du sculpteur pour leur vin. Jacques le Maçon1 parait être le
même que Jacques de Chartres qui avait exécuté, en 1365, la statue du duc de Berry pour
la décoration de la grande vis du Louvre. 11 habitait ordinairement Bourges et il reçut
dans cette même année (1370) une indemnité de XL sols, pour avoir accompagné le
duc depuis Bourges jusqu’à Ghinon, où il devait donner son avis sur divers ouvrages,
et pour son retour en Berry.
Un des premiers soins du duc avait été d’assurer la sécurité de la ville principale de
son apanage. Cette prévoyance n’était que trop justifiée par les guerres incessantes qui
désolèrent la France pendant les règnes de Jean II et de Charles VI. Il augmenta les
défenses de la grosse tour de Bourges bâtie par Philippe-Auguste et l’une des principales
forteresses du royaume. Il fît abattre une tour gallo-romaine nommée la tour Parceval,
et en employa les matériaux à la construction de son palais et de la sainte chapelle
(archives du Cher). Il établit également une enceinte de larges fossés pour en rendre
l’approche plus difficile. Une partie des joyaux et des objets précieux du duc y était
déposée, et les exécuteurs testamentaires durent venir en prendre possession après sa
mort. Les remparts de la grosse tour furent garnis de canons en fer qui furent exécutés
par Durand le coustellier2. Le fer ayant servi à les forger avait été fourni par Agnès
Labbaière de Bourges, moyennant XXXII s. t. (1370). Les artilliers du duc, en 1413,
étaient les frères Jehan Pescheur, dont l’un touchait XY liv. t. et l’autre VIII liv. t. par
mois3.
Jean de Berry entreprit également la réédification du palais royal où avaient séjourné
les vicomtes de Bourges. Il y fit travailler longtemps, mais, s’il termina les grandes salles
de réception, il semble qu’il ait laissé inachevés les dépendances et les communs qui
furent complétés longtemps après lui. Pendant la durée de la construction, le duc
habitait une partie du logis de l’archevêque de Bourges. Charles YII agit de même pen-
I. Un bourgeois de Paris, nommé Jaquet le Maçon, est I de Paris, p. 370.
cité parmi les bourgeois ayant adhéré à la faction cabo- 2. Archives nationales, K. K., 231, f. 46.
chienne. V. Leroux de Lincy et Tisserand, les Historiens 3. Archives nationales, K. K., 231, f. 37.