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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Champeaux, Alfred de; Gauchery, Paul: Les travaux d’architecture et de sculpture, [4]: exécutés pour Jean de France, duc de Berry
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0243

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TRAVAUX D’ARCHITECTURE ET DE SCULPTURE DU DUC DE BERRY.

tentures de tapisserie et des meubles de bois étrangers précieusement travaillés, com-
plétaient l’aspect intérieur des salles. Une collection, regardée comme incomparable et
comprenant une suite de portraits originaux du pape Clément YII et des cardinaux
de son collège, ainsi que les tableaux des rois et des princes de France et des empereurs
des deux empires d’Orient et d’Occident, se trouvait placée dans la principale galerie
du château. Combien ne doit-on pas regretter l’anéantissement d’une semblable série
historique, alors surtout quelle avait été formée par un amateur d’un goût aussi sûr et
aussi délicat que Jean de Berry ! L’incendie qui suivit le pillage avait épargné seulement
deux petites chambres enrichies de précieuses mosaïques. Le religieux de Saint-Denis
laisse cependant supposer qu’il s’agissait plutôt d’arabesques sculptées que de
mosaïques, en disant : « Duabus tamen parvis cameris exceptis que miro opéré et
sarracenico subtiliter sculpte erant ». Il ne serait pas impossible que le duc de Berry eût
appelé d’Orient ou d’Espagne des ouvriers pour travailler à son château de Bicêtre où
séjournaient d’autres artistes étrangers dont on a relaté la présence sans en connaître
les noms. Les registres du Conseil nous apprennent qu’en 1408, la cour fut saisie de la
plainte d’une bourgeoise de Bourges dont le duc avait marié de force la fille âgée de
huit ans à un peintre allemand qui travaillait pour lui en son hôtel de Bicêtre et qui la
gardait au château d’Etampes malgré les remontrances du Parlement1. Nous reviendrons
ailleurs sur ce curieux document qui paraît concerner l’enlumineur Paul de Lirnbourg.

Les partisans de la faction d’Armagnac ayant eu l’idée malheureuse de se servir du
château de Bicêtre comme d’une forteresse destinée à menacer Paris et à empêcher
les approvisionnements d’arriver dans la ville, les représailles de leurs adversaires
devaient amener la ruine de cette résidence à laquelle convenait mieux le rôle d’un
Musée que celui d’une place de guerre. Lorsque le duc revint à Paris, il n’en restait
plus que les murs. Ces débris servirent de refuge aux oiseaux et aux vagabonds jusqu’au
dix-septième siècle, où ils furent rasés afin d’établir sur leur emplacement l’hospice
de Bicêtre. Par son testament, le duc en fait don au chapitre de Notre-Dame, sous la
condition de certaines fondations pieuses. Si les ruines ne furent pas relevées après la
rentrée de Jean de France à Paris, les dépendances étaient encore l’objet de travaux
d’entretien et les comptes2 mentionnent divers paiements faits, en 1413, à Jehan
Dupré, espicier et valet de chambre de Monseigneur, pour la fourniture do plomb des-
tiné à la réparation des fontaines de Bicêtre. Les travaux avaient été dirigés par
Jehan Boussin ou Boursier, plombier du roi, que nous avons vu appelé de Mehun-sur-
Yèvre à Poitiers et à Lusignan, en 1384, et qui avait travaillé aux Gélestins pour le
compte du duc Louis d’Orléans3. Les détails de ces travaux prouvent qu’un certain
nombre d’officiers avaient continué à habiter le château.

trois planches d’un recueil de vues de Paris, gravées par P. Mariette d’après

I. Archives nationales, K. K., 250. 3. F. Bournon, L’IIôtel royal de Saint-Pol.— Mémoires

-■ Archives nationales, XLa, -1479, f. v°. de la Société de l’Histoire de Paris, t. VI .

Gazette archéologique. — Année 18S7.

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