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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Schweisthal, Martin: L’image de Niobé et l’autel de Zeus Hypatos au mont Sipyle
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0263

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l’image DE N10BÉ ET l’âUTEL DE ZEUS HYPATHOS. 231

breux. En tout cas, étant donnés les nombreux rapports que le mythe de Niobé avait
avec le culte des morts1 et l’excessive popularité de ce mythe, il est surprenant que les
représentations graphiques et plastiques qui s’y rattachent soient aussi rares. Le dénom-
brement en est fait par Stark, et complété par Heydemann, dans les Annales de VAca-
démie de Saxe (années 1875, 1877, 1883). Nous croyons pouvoir à notre tour y rattacher
un assez grand nombre des figurines trouvées dans les tombeaux et représentant des
matrones en deuil. La représentation la plus typique est peut-être fournie par une figu-
rine du Musée du Louvre, provenant delà Cyrénaïque, que nous publions ici (pl. 29),
après M. Heuzev, et dont ce savant archéologue dit : « On peut reconnaître une déesse
dans cette femme gracieusement drapée, au sein découvert, coiffée de la même couronne
pointillée que l’Aphrodite de la planche 42. Elle est assise sur un de ces grands coffres
à pieds (larnax, kypsélos) où les dames grecques serraient leurs vêtements précieux2. »
Notre reproduction donne précisément une meilleure vue de ce coffre, dans lequel nous
reconnaissons sans hésiter un tombeau, le tombeau sur lequel, d’après le poète, Niobé
est assise, pleurant ses enfants3. La ressemblance entre les coffres et certains sarco-
phages anciens est à la vérité assez grande pour que les Romains aient compris l’un et
l’autre sous la dénomination d'area, et les Grecs, sous celle de xi£cotoç, mais le fronton
qui se voit sur notre reproduction indique une œuvre monumentale et non un simple
meuble. Il y a au Louvre une petite area en terre cuite, de provenance étrusque, desti-
née à recevoir les cendres, qui a beaucoup de ressemblance avec celle dont nous par-
lons ici; elle est également supportée par des pieds. Quant à la couronne que porte la
figurine, elle est peut-être une couronne de safran ; une variante de cette figurine, éga-
lement au Musée du Louvre, en porte une d’un genre différent, de lierre probablement.
Or, on sait que le lierre était spécialement employé pour le culte des morts, et d’après
un passage d’Athénodore, on pourrait supposer la même chose du safran4. Nous incli-
nons à voir également Niobé dans la figurine reproduite par M. Heuzey à la planche 45
de son ouvrage, et dont il dit (p. 25) : « Cette figurine, assise sur un rocher, par son
expression noble et brave, par l’étroite Stéphane qui la couronne, se rattache encore de
loin aux déesses funéraires. Le trou d’évent montre qu’elle était faite pour être vue de
profil. »

Les fouilles de Myrina ont produit deux figurines représentant des jeunes filles, dans
lesquelles les explorateurs ont voulu voir des filles de Niobé5; cette idée est fort plausible,
et nous voyons l’héroïne même dans une autre terre cuite de même provenance6

1. Cf. Stark, o. c., p. 1.49.

2. L. Heuzey. Les figurines antiques de terre cuite du
Musée du Louvre, Paris, 1883.

3. Hesychius : EtxgjÇeiv, E-ixaOrjaOat xotç wots. Alayjjkoç

sv NtoSrj p.Exa'popr/Mç- Etprjji.Evr] xâoov, xexvchç etcôjÇe xoî;

teQv7)xo'<jiv. Eschyle, éd. Firmin-Didot, fragra. 166, p. 219.

Nous avons déjà parlé de cette croyance qui plaçait Niobé

pétrifiée sur la tombe de ses enfants.

4. Cf. Stark, p. 48-49. L’emploi fréquent de couronnes
dans les funérailles est connu.

o. Pottier et Reinach : Les terres cuites de Myrina,
p. 183, nos 226, 227.

6. Ibid., p. 228, n° 638.
 
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