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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Revillout, Eugène: Une statue de chien au musée égyptien du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0275

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UNE STATUE DE CHIEN AU MUSÉE ÉGYPTIEN DU LOUVRE. 243

femme et son fils. Son chien, dont nous ignorons malheureusement le nom, se précipite
à l’eau pour rapporter les oiseaux aquatiques blessés.

Lors de la 6e dynastie, les mœurs sont les mêmes. La planche 107, relative à un
nommé Chounes, nous le montre suivi de trois chiens, d’espèces diverses, tenus
en laisse par des domestiques. Il y a une sorte de lévrier, un dogue et un autre chien
habillé difficile à bien distinguer.

Arrivons en à la 12e dynastie, qui, comme l’a remarqué Mariette, ne paraît pas avoir
été très distante chronologiquement de la sixième. L’un des plus remarquables tombeaux
de cette période est celui de Béni Hassan, dont nous avons déjà très souvent parlé.
Rien de plus varié et de plus curieux que les scènes qu’il nous présente. 11 s’agit
alors de ce prince Chnumhotep qui possédait à la fois, comme Abraham, une Sarali très
légitime et fort respectée, et une Agar fort intéressante et très soumise. J’ai autrefois
décrit cet intérieur romantique, dans lequel la servante, honorée des faveurs du maître,
témoignait, ainsi que son fils, qui était le fils de celui-ci1, les plus grands égards pour la
« maîtresse de maison w (nebt-pa) et pour les petits princes ses enfants2. Eh bien, ce
même Chnumhotep avait pour les chiens une affection toute particulière. Nous le
voyons, par exemple, à la planche 132 (conf. 131, même registre) chassant avec un arc
des biches et des antilopes, en compagnie de ses fils légitimes, nommés Nachtnehera et
Chnumhotep, et d’un autre Chnumhotep, né de la servante dont nous parlions tout à
l’heure. Plusieurs de ses chiens prennent devant lui une part très active à la chasse.
Deux autres (un lévrier et un chien d’arrêt) sont tenus derrière lui en laisse par un
piqueur. Enfin, un chien plus privé — ce que nous nommerions un chien de salon
— reste toujours aux pieds du maître et s’amuse avec un gardeur d’oies.

Dans un autre registre (pl. 131), Chnumhotep est au repos. 11 reçoit une longue
planchette apportée par le scribe royal Nofréhotepet qui lui annonce qu’en cette année,
6e du roi régnant, des Asiatiques Amie viennent pour lui apporter des offrandes. Ces
Asiatiques, au nombre de 37, hommes, femmes et enfants, sont des Sémites à longs
cheveux et à longues barbes qui ont chargé leurs ânes de parfums d’Arabie. On dirait la
famille de Jacob venant en Égypte échanger de la myrrhe contre du blé pendant un
temps de famine. Tout le tombeau de Chnumhotep semble être un commentaire perpé-
tuel des scènes patriarcales de la Genèse. Cette tribu d’ITébreux3 est du reste bienveil-
lamment accueillie aussi par Chnumhotep, accompagné de son fils du même nom et de
trois de ses chiens, dont un lévrier et deux bassets; toute la domesticité fait cortège en
grand appareil.

4. Il est à remarquer qu’aucun fils né hors mariage,
même fils d esclave, n’était considéré comme bâtard en
Egypte. Cette assertion de Diodore a été confirmée par
tous les documents originaux et particulièrement par les
contrats démotiques étudiés par moi.

2. Dans la planche 128, on voit aussi, derrière la maî-
tresse de maison Chati et ses filles, la servante inten-
Gazettr archéologique — Année 1887,

dante Dja, accompagnée de son fils Chnumhotep et de
différents autres personnages de la familia. C’est ce même
petit Chnumhotep, fils de l’intendante, qui, dans la planche
132, suit modestement son père et ses frères légitimes.

3. Certains Sémites étaient alors nommés Aperiu ou
Hébreux. Les Béni lakob et les Béni Ioseph, qu’a retrou-
vés mon élève Groff, en faisaient partie.

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