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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Müntz, Eugène: Fresques inédites du XIVe siècle à la chartreuse de Villeneuve (Gard), [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0338

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30*2

FRESQUES INÉDITES DU XIVe SIÈCLE.

PAROI DE DROITE

Cette paroi est coupée en deux par une fenêtre ogivale, à la droite et à la gauche de
laquelle s’étendent deux rangées de compositions. Au dessous des fenêtres, garnissant
toute la largeur de la paroi, un pape et trois saints, sur lesquels je reviendrai tout à
l’heure. Plus bas encore, une porte moderne donnant sur un petit réduit ouvert à tous
les vents.

I. Le compartiment de gauche nous montre P Apparition de l’ange à Zacharie. L’ange,
debout, tient de la main gauche un rouleau déplié, sur lequel on distingue les mots Ne
timeas1 ; sa droite est étendue vers Zacharie également debout, de l’autre côté de l’autel.
La scène se passe sous un édicule gothique, analogue à ceux de la chapelle Saint-Martial,
au palais des papes d’Avignon. Au dehors, dans la voussure de la fenêtre, couverte de
toiles d’araignée séculaires, plusieurs personnages, des hommes et des femmes,
semblent attendre. C’est l’interprétation rigoureuse du texte de saint Luc (I, 10) : « Et
omnis multitudo populi erat orans loris liora incensi . » L’inscription tracée au dessous
de la peinture ne laisse aucune place au doute : Quomodo cum sacerdotio fwngevetur
Bis Zacharias, etc.

La scène que nous venons de décrire est une des plus pauvres de cet ensemble inté-
ressant à tous les titres. Les vêtements, exclusivement blancs, de l’ange et de Zacharie
produisent un effet peu décoratif. Quant au type et à l’attitude mêmes de Zacharie, ils ne
brillent ni par la majesté ni par la souplesse.

IL Au dessous de Y Annonciation de V Ange à Zacharie, est représentée la Nativité
de saint Jean-Baptiste. Nous sommes dans une chambre gothique. Au premier plan,
assise à terre, une femme tient le nouveau-né dont la figure a disparu; près d’elle un
bassin. Au second plan, l’accouchée (sa tète a disparu) dans son lit; deux femmes s’ap-
prochent d’elle. A droite, deux autres femmes debout; l’une d’elles, nimbée, vêtue d’une
robe rouge et d’un manteau bleu, lève la droite comme pour proclamer l’importance
de l’évènement qui vient de s’accomplir. Nous avons probablement devant nous la Vierge,
quoique l’Evangéliste semble dire qu’elle avait quitté Elisabeth avant l’accouchement2.
L’inscription est ici encore une paraphrase de l’Evangile : Quomodo becita Helysabeth
magnificat dominum.

III. Le compartiment supérieur de droite nous offre la Visitation. La scène a pour
cadre une sorte de portique gothique richement décoré. A gauche, sainte Elisabeth; à
droite, la Vierge, s’avançant l’une vers l’autre et se saisissant par le bras, par un geste
empreint de tendresse. A droite, quatre femmes; à gauche, trois ou quatre autres entrant

1. «Ne timeas, Zacharia, quoniam exaudita est depre-
catio tua, et uxor tua Elisabeth pariet tibi fîlium, et voca-
bis nomen ejus .Tohannem. » — Saint Lue, 1,13.

2. «Mansit autem Maria eu milia quasi mensibus tribus :

et reversa est in domum suam. Elisabeth autem im-
pletum est tempus pariendi et peperil (ilium. » — Saint
Luc, !, 56, 57.
 
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