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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Froehner, Wilhelm: Le mariage de Pan: Groupe en terre cuite de la collection de M. Frédéric Spitzer
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0341

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LE MARIAGE DE PAN,

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ture des poètes romains; je pensais à Stace, au deuxième livre des Silves, où les com-
pagnes de Diane vivent dans une grande intimité avec Pan et son troupeau. Mais ce n’est
pas assez. Réflexion faite, il y a dans le groupe de M. Spitzer quelque chose de mieux
qu’un sujet banal; la terre cuite représente le mariage de Pan avec Selene.

Pan deus Arcadiae captam te, Lima, fefetlit,

In nemora alla vocans; nec tu aspernata. vocantem.

Qui ne se rappelle ces vers célèbres1? Le costume de la femme, ses bottines de chasse
et sa tunique longue, transformée d’une façon ingénieuse en tunique succincte, convient
admirablement à Artemis-Selene. Je ne crois pas que la couronne de lierre dont elle est
coiffée soit un obstacle sérieux à l’explication que je propose. Certes, si elle portait le
croissant au front, comme sur les sarcophages d’Endymion, on la reconnaîtrait plus vite,
et le doute ne serait pas permis. La chèvre qui suit le cortège nuptial pourrait aussi,
dans la pensée de l’artiste, être un des animaux favoris de Selene, plutôt que la chèvre
bachique : xorc svtouç fj SsXyjvy] ty) aiyl èiroyerrai2.

Nous n’avions jusqu’ici qu’un seul monument relatif à ce mythe : la boite de miroir
trouvée à Corinthe et qui appartenait à M. Julien Gréau3. Sur cette boite, M. de
Witte voyait un Silène couronné par une Bacchante4, alors que le Silène était un Pan à
pieds de bouc, qui portait Selene sur son dos. Derrière la tête de la déesse, on apercevait
une étoile, et le groupe était précédé d’un adolescent nu et ailé, c’est-à-dire d’PIesperos
ou simplement d’un Eros qui tenait le flambeau nuptial. Je renvoie au mémoire que
M. Dilthey a consacré à ce bronze et qui est un modèle de saine érudition et de sagacité 5.

Dans le même article on lira tous les passages des auteurs anciens qui font allu-
sion aux amours de Pan et de Selene, car M. Dilthey ne laisse rien à glaner après lui.
Seule, une phrase d’Etienne de Byzance lui semblait trop obscure pour être utilisée avec

profit6 : sctti os xai tou Osou àyaXuix ptsya_ èitaipst ts p.à<TTtyaç ty| oscpa EsXy]vy]v, yjç

siowXov çaaiv sivai tov Ilàva. Je suis d’avis qu’il y a une lacune dans le texte et que la
statue de Pan, dont il est question, tenait d’une main le pedum, de l’autre un buste de
Selene, comme font les dieux qui figurent au revers des monnaies nomiques de l’Egypte.
En ce cas, il faudra suppléer: gào-Tiyaç [ty] àpta-Tspa], ty) oslpa SeXy]vy]v. Le mot etowXov
n’a de sens qu’à la condition de signifier l’ombre de la lune. Chez beaucoup de peuples
nous trouvons cette croyance, que les taches lunaires sont la silhouette d’un homme,
géant, pâtre ou bûcheron, exilé dans la lune ou attiré là par la déesse qui en est amou-
reuse7. Le Pan de la mythologie grecque avait des aptitudes spéciales pour un tel emploi.

FROEHNER.

1. Virgile, les Géorgiques, livre 111, 392-393.

2. Hesychius, Lexique, s. v.

3. Frœhner, Bronzes antiques de la collection Julien
Gréau, n° 604 (vignette, p. 121).

4. Gazette des Beaux-Arts, 1866, t. Il, 121.

o. Arcliaeologische Zeilung, 1873, p. 73-75 (pl vii).

6. Au mot riavo; â:6X'.?.

7. J. Grimm, DeutscheMythologie (4e édition), p. 597, et
au Nachtrag, p. 209.
 
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