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Froehner, Wilhelm: Médaillons romains en terre cuite
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0064
MEDAILLONS ROMAINS LN TERRE CUITE
(Planche jf£).
LE COMBAT AUPRES DES VAISSEAUX
Les fragments de poterie que j’ai réunis sur cette planche nous intéressent à un
double point de vue. Ils ont été trouvés en Gaule et représentent un sujet peu commun,
tiré du XIII0 chant de Y Iliade. Avant d’en expliquer le sens et d’aborder les questions,
très simples d’ailleurs, qui s’y rattachent, je vais les décrire tous les sept, aussi exacte-
ment que possible.
1—2. Deux débris d’un poinçon en terre pâle, recueillis à Vichy, dans l’atelier d’un
potier gallo-romain, par M. A. Bertrand, de Moulins. — Un hoplite, vu de dos, la tête
tournée en arrière, se dirige vers la gauche, armé d’un flambeau qu’il tient des deux
mains. Il a le costume des officiers romains : casque à cimier, cuirasse, jambières cise-
lées; son nom, DEIPHOBVS1, est tracé devant lui, en beaux caractères de l’époque des
Antonins. Un bouclier rond et concave, orné de godrons, git à ses pieds; on dirait
même qu’il y a plusieurs boucliers, posés les uns sur les autres. Près du nom propre se
dresse un cep de vigne, et une main ouverte apparaît au dessus du casque de Deiphobus.
D’un second hoplite, marchant derrière lui, il ne subsiste que les jambes, les lambre-
quins de la cuirasse et la rondache, dont l’épisème est un fleuron. Je reviendrai tout à
l’heure sur un autre détail, ici incompréhensible, quand j’aurai à examiner le sixième
fragment.
Du côté opposé, on voit un guerrier nu, en attitude de combat. La jambe gauche por-
tée en avant, le bras droit levé, il attaque un ennemi que nous sommes obligés de sup-
pléer par l’imagination, mais que nous trouverons sur les fragments nos 3 et 6. Ce combat-
tant, que sa nudité héroïque suffit pour caractériser comme un des chefs de l’armée
grecque, est Ajax le Locrien [voir le n° 7). Sa tête a disparu dans la cassure; elle était
coiffée d’un casque à cimier dont la queue est restée adhérente à l’épaule, au dessus du
baudrier; un grand fleuron, entouré de croissants et de globules, décore le bouclier
1. Sur l’original, l’O est plus petit que sur la planche, et de forme circulaire.
(Planche jf£).
LE COMBAT AUPRES DES VAISSEAUX
Les fragments de poterie que j’ai réunis sur cette planche nous intéressent à un
double point de vue. Ils ont été trouvés en Gaule et représentent un sujet peu commun,
tiré du XIII0 chant de Y Iliade. Avant d’en expliquer le sens et d’aborder les questions,
très simples d’ailleurs, qui s’y rattachent, je vais les décrire tous les sept, aussi exacte-
ment que possible.
1—2. Deux débris d’un poinçon en terre pâle, recueillis à Vichy, dans l’atelier d’un
potier gallo-romain, par M. A. Bertrand, de Moulins. — Un hoplite, vu de dos, la tête
tournée en arrière, se dirige vers la gauche, armé d’un flambeau qu’il tient des deux
mains. Il a le costume des officiers romains : casque à cimier, cuirasse, jambières cise-
lées; son nom, DEIPHOBVS1, est tracé devant lui, en beaux caractères de l’époque des
Antonins. Un bouclier rond et concave, orné de godrons, git à ses pieds; on dirait
même qu’il y a plusieurs boucliers, posés les uns sur les autres. Près du nom propre se
dresse un cep de vigne, et une main ouverte apparaît au dessus du casque de Deiphobus.
D’un second hoplite, marchant derrière lui, il ne subsiste que les jambes, les lambre-
quins de la cuirasse et la rondache, dont l’épisème est un fleuron. Je reviendrai tout à
l’heure sur un autre détail, ici incompréhensible, quand j’aurai à examiner le sixième
fragment.
Du côté opposé, on voit un guerrier nu, en attitude de combat. La jambe gauche por-
tée en avant, le bras droit levé, il attaque un ennemi que nous sommes obligés de sup-
pléer par l’imagination, mais que nous trouverons sur les fragments nos 3 et 6. Ce combat-
tant, que sa nudité héroïque suffit pour caractériser comme un des chefs de l’armée
grecque, est Ajax le Locrien [voir le n° 7). Sa tête a disparu dans la cassure; elle était
coiffée d’un casque à cimier dont la queue est restée adhérente à l’épaule, au dessus du
baudrier; un grand fleuron, entouré de croissants et de globules, décore le bouclier
1. Sur l’original, l’O est plus petit que sur la planche, et de forme circulaire.