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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 14.1889

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Durrieu, Paul: Une peinture historique de Jean Foucquet: le roi Louis XI tenan un chapitre de l'Ordre de Saint-Michel
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https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0090
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UNE PEINTURE HISTORIQUE DE JEAN FOUCQUET

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président des comptes, trésorier de France, gouverneur du Dauphin qui fut plus tard
Charles VIII, négociateur sans cesse employé, administrateur plein de zèle et de dévoue-
ment, dont les services étaient encore hautement appréciés par Louis XII, et qui, en
même temps, ce qui doit le plus nous toucher ici, fut un homme de goût, sensible aux
charmes des lettres et des arts, amateur et collectionneur de manuscrits et de peintures h

Passons aux chevaliers.

L’ordonnance du 1er août 1469, en instituant l’Ordre, nomma en même temps les
quinze premiers chevaliers, qui furent : Charles de France, duc de Guyenne, frère du
roi; Jean II, duc de Bourbon et d’Auvergne, chambrier de France; Louis de Luxembourg,
comte de Saint-Fol, connétable de France; André de Laval, seigneur de Lohéac, maréchal
de France; Jean, comte de Sancerre, seigneur de Bueil; Louis de.Beaumont, seigneur de
la Forest et du Plessis-Macê; Jean d’Estouteville, seigneur de Torcy; Louis de Laval,
seigneur de Ghatillon; Louis, bâtard de Bourbon, comte de Roussillon, amiral de France;
Antoine de Chabannes, comte de Dammartin, grand maître d’hôtel de France; Jean,
bâtard d’Armagnac, comte de Comminges, maréchal de France, gouverneur du Dau-
phiné; Georges de la Trémouille, seigneur de Craon; Gilbert de Chabannes, seigneur de
Curton, sénéchal de Guyenne; Louis, seigneur de Crussol, sénéchal de Poitou; et
Tanneguy du Chatel, gouverneur des pays de Roussillon et de Sardanne.

Ce sont évidemment ceux-ci que Foucquet a groupés aux deux côtés du roi. Par
malheur, sauf une seule exception, ils ne se distinguent plus les uns des autres par des
attributs spéciaux, comme les officiers de l’Ordre. On peut néanmoins arriver à en
reconnaître quelques-uns.

Il faut d’abord observer qu’au lieu de quinze chevaliers, Foucquet n’en a peint que
quatorze. Est-ce une distraction? Est-ce au contraire un hommage de plus rendu à la
vérité historique, un des chevaliers ayant pu se trouver absent du chapitre? La question
ne saurait être tranchée. De plus, trois d’entre eux sont presque entièrement cachés
derrière les autres. La partie de leur visage que l’on peut distinguer se réduit à trop
peu de chose pour permettre aucune observation utile. Restent onze têtes suffisamment
visibles, dont l’expression pleine de vie semble faite pour piquer la curiosité des
iconographes.

En raisonnant à priori, on est autorisé à supposer que Foucquet a dû respecter l’ordre
hiérarchique, et que les deux chevaliers qu’il a placés bien en vue, au premier plan, de
chaque côté, doivent être les deux personnages les plus importants de la première
promotion, c'est-à-dire les deux princes du sang inscrits en tête de la liste, le duc de
Guyenne et le duc de Bourbon. Le même raisonnement peut nous porter à conclure que
la place d’honneur, à la droite du roi, et, par conséquent, à gauche en regardant le

1. Voir l’excellente notice de M. Vaesen dans la
Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, XLIIÏ, p. 433; et

le travail si plein de renseignements de M. André
Joubert sur La vie privée au xve siècle en Anjou.
 
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