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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 14.1889

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Molinier, Emile: Le sceptre de Charles V, roi de France
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https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0097
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LE SCEPTRE DE CHARLES V, ROI DE FRANCE 83

passons; ce sont peccadilles et innocentes manies auxquelles on pardonnerait facilement,
si du moins le côté scientifique était plus solidement établi. Donc, pour F. de Guilhermy,
le sceptre que Napoléon Ier, empereur archéologue s’il en fût, avait tenu en main,
n’était autre qu’un bâton de chantre ; et cette petite histoire dut être dégustée avec
une joie marquée par les lecteurs des Annales archéologiques partageant les opinions
de M. de Guilhermy; nouvelle preuve qu’il est des études dont la politique devrait
toujours être absente.

L’opinion du correspondant de Didron, fort heureusement, n’a pas fait fortune; et
lorsque M. Barbet de Jouy rédigea le Catalogue du Musée des Souverains fi cet auteur
fit très judicieusement remarquer que le monument connu sous le nom de sceptre de
Charlemagne avait certainement été fabriqué par des orfèvres français sous le règne de
Charles Y, et qu’il était parvenu jusqu’à nous, tel ou peu s’en faut que nous le montrent
les peintures représentant les rois de France en grand costume.

A cette très importante rectification, à ce rétablissement d’état civil pour une œuvre
d’art de tout point admirable, M. Barbet de Jouy ne pouvait donner l’étendue qu’ils
comportaient en un catalogue ; aussi bien certains documents publiés depuis son travail
permettent-ils d’apporter pins de précision encore dans la solution de ce petit pro-
blème; nous allons tâcher de le résoudre en l’entourant des renseignements qu’il com-
porte; nous allons examiner également s’il ne serait pas possible de nommer le maître
orfèvre qui a créé ce chef-d’œuvre.

II

Le Musée du Louvre a eu le bonheur de recueillir quelques-unes des plus belles œuvres
d’art dont s’enorgueillissait autrefois le trésor de l’abbaye de Saint-Denis : l’épée du
sacre des rois de France, le fermail du manteau royal, des reliures ou des couvertures de
reliquaires en orfèvrerie, les trois vases montés du temps de l’abbé Suger, la Vierge
donnée par la reine Jeanne d’Evreux, tels sont les plus importants morceaux dont le
Louvre a hérité; il en est un autre, qui pour le mérite artistique, peut être mis sur le
même rang que ceux que nous venons de nommer : c’est le sceptre d’or qui depuis, le
xive siècle, a servi aux cérémonies du sacre. Monument hors de pair de notre orfèvrerie
nationale, il n’a pourtant jamais été gravé d’une manière satisfaisante; son origine
même a donné lieu à des discussions que l’on ne lit pas sans étonnement. Autant de
motifs pour en tracer brièvement la monographie et lui rendre définitivement la place
qu’il doit occuper dans l’histoire de l’art français.

Ce sceptre se compose de deux parties : une hampe, sur laquelle nous reviendrons
tout à l’heure et une pomme terminale, composée d’une sphère sur laquelle est placée
une image de Charlemagne. L’étude de ce monument serait à coup sûr une belle occa- 1

1. N° 44, p. 69.
 
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