Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 14.1889

DOI Artikel:
Molinier, Émile: La collection Spitzer
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0128
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA COLLECTION SPITZER

114

rend compte de la très grande valeur d’un monument devant lequel les portes de tous
les musées peuvent s’ouvrir, sans que ces établissements risquent de déchoir. J’en dirai
autant des quelques spécimens de l’art des Robbia que Spitzer a recueillis. Sans doute,
nous ne trouverons point là certains de ces morceaux d’une extraordinaire suavité,
tels qu’on en voit à Florence; mais, à vrai dire, en dehors de l’Italie, trouve-t-on beau-
coup de monuments réellement très importants sortis de l’atelier de cette dynastie
d’artistes? On compte les beaux morceaux des Robbia. Le Musée de Cluny possède deux
admirables tondi de Luca, et une très belle Vierge d’Andrea, et c’est tout; quant au
Musée du Louvre, il est, sous ce rapport, d’une pauvreté extrême ; presque aucune des
sculptures en terre émaillée qu’il renferme ne s’élève au dessus du médiocre. La Collec-
tion Spitzer peut offrir mieux : le grand retable de Y Ascension, qui provient de Città di
Castello, est une fort belle œuvre d’Andrea, et le petit bas-relief représentant la Vierge
adorant CEnfant Jésus (planche 34) peut, avec toute vraisemblance, se réclamer du
vieux Luca. Dans cette charmante sculpture, qui fut jadis acquise en Italie par Eugène Piot,
nous retrouvons tout le mysticisme aux allures simples et calmes du chef de la famille,
sans l’afféterie et le maniérisme qu’Andrea a parfois imprimés à ses œuvres, même les
plus recommandables. Ces spécimens étaient-ils donc si mal choisis pour donner aux
artistes une idée de ce que l’on peut faire avec la décoration en terre-cuite polychrome?

Si les plaquettes et les médailles sont bien représentées dans la Collection Spitzer,
on peut en dire autant d’une série sous laquelle l’art allemand a surtout brillé. Le»s
médaillons en buis et en pierre de Munich, pour petits qu’ils sont, appartiennent cepen-
dant au grand art, et sont de tout point comparables aux plus belles médailles. Les
coffrets, les grains de chapelet, les miroirs, les petits bas-reliefs forment la menue
monnaie d’un ensemble qui comporte près de deux cents numéros. Dans cette menue
monnaie on retrouve des monuments archéologiques de toute rareté, tel que le flabel-
lum en buis et en parchemin qui fît jadis partie de la collection Charvet (planche 26-27).

Ce flabellum se compose d’un manche en buis recouvert de sculptures imitant une
cordelière terminée à sa partie inférieure par un bouton feuiliagé. A la partie supérieure,
un pilier octogone surmonté d’un chapiteau orné de larges feuilles frisées sert de sup-
port à la gaine dans laquelle se renferme l’éventail en parchemin, de forme circulaire,
décoré d’une bordure de feuillages dessinés en bleu et or. Cette gaine, de forme rectan-
gulaire, est ornée sur ses quatre faces de deux rangs de niches de style gothique abri-
tant des figures de saints ou de saintes : saint Jacques et saint Pierre, martyrs; — saint
Pierre, apôtre, et sainte Madeleine ; — un saint évêque et une sainte jouant de la harpe;
— sainte Catherine d’Alexandrie et saint Dominique. L’un des côtés de cette gaine est
mobile, collée à l’extrémité de l’éventail et vient s’agrafer au moyen d’une clavette main-
tenue par une petite chaîne en argent au chapiteau qui termine le manche du flabellum.
(Longueur : 0m 530. —Diamètre de l’éventail : 0m 300.)
 
Annotationen