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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 14.1889

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Molinier, Émile: La collection Spitzer
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https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0129
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LA COLLECTION SPITZER

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Ce monument du xv6 siècle est l’un des rares témoins d’un usage liturgique qui, de
bonne heure, tomba en désuétude dans la plupart des contrées faisant partie de l’église
latine. Linas, qui en a parlé jadis dans la Revue de Vart chrétien le tenait pour espagnol,
et, à vrai dire, les détails de son architecture, le style des sculptures qui le décorent
semblent lui donner raison. Dans tous les cas, c’est un monument des plus curieux et
d’une rareté extrême : on ne peut guère citer en fait de flabeilum que celui de Tournus,
entré depuis peu d’années au Musée du Bargello à Florence, avec la collection Garrand,
et celui de Ganosa, dont Linas a publié un dessin. Gette pénurie s’explique parfaitement,
si l’on songe que l’usage du flabeilum, destiné primitivement à écarter les mouches du
calice, ne s’est perpétué que dans l’église grecque; il n’en subsiste guère qu’un souvenir
dans la liturgie catholique, dans les éventails en plumes de paon qui, dans certaines
circonstances, sont portés devant le Pape.

Mais l’art du bois n’est pas représenté dans la Collection Spitzer que par ces monu-
ments de petites dimensions; les meubles, et surtout les meubles de notre pays, ces
œuvres admirables des huchiers du xvie siècle, comptent de nombreux et respectables
échantillons. Quelques-uns sont des pièces célèbres, qui ont maintes fois servi à tracer
l’histoire de l’ameublement en France, à l’époque de la Renaissance. Giterai-je ce grand
meuble de style lyonnais, qui est venu à Paris des bords du lac de Genève, ou ce dressoir,
provenant d’Annecy, que soutiennent deux chimères dans le style de Du Cerceau? Men-
tionnerai-je les stalles, les sièges, les tables, etc-, etc.? C’est une série plus complète
qu’en aucun musée. L’art du bois est encore représenté par des sculptures détachées :
statues et statuettes, groupes, panneaux, ou enfin des retables tout entiers, avec reliefs
peints et dorés, du genre de celui dont on trouvera ici la reproduction (planche 28-29).
De travail allemand et du commencement du xvie siècle, c’est un monument assez
rare, chez nous tout au moins, pour qu’il vaille la peine de le signaler.

Ce triptyque est dessiné à sa partie supérieure suivant des courbes et des contre-courbes
dérivées de l’accolade. Le centre seul est sculpté; les volets sont peints. Au centre, sous
un assemblage de dais d’une riche architecture de style gothique flamboyant, accosté
de deux pilastres sur lesquels deux statuettes représentent la scène de l’Annonciation,
est figurée la descente de croix. Saint Joseph d’Arimathie tente de soulever le corps du
Christ mort, étendu à terre, tandis que saint Jean soutient la Vierge agenouillée qui
s’abandonne à sa douleur. A droite s’approche la Madeleine vêtue d’un très riche cos-
tume et portant un vase de parfums. Au second plan, on aperçoit deux soldats et la
croix. Sur les orfrois des vêtements sont tracées des inscriptions.

Sur le panneau de gauche est peinte la descente de croix; sur le panneau de droite la
mise au tombeau. Extérieurement sur les panneaux est représentée en grisaille
l’Annonciation. Le soubassement mouluré est orné de découpages de style gothique.
(Hauteur : im 31. — Largeur (fermé) : 0ra 92. — Largeur (ouvert) : lm 72.)
 
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