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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 7.1860

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Galichon, Émile: École allemande, [1]: Albert Dürer sa vie et ses oeuvres
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32

GAZETTE DES HLAU X-AIITS.

l'impression que des épreuves d'un travail fruste et grossier. Les vers
aussi, en attaquant ces bois, y ont fait des trous qui produisent, au tirage,
des taches blanches désagréables au regard. Les premières épreuves se
reconnaissent donc à l'état parfait des planches, à toute absence de
trous de vers, et surtout à la finesse et à la netteté des traits qui font
paraître la gravure blonde et douce à l'œil.

La nouvelle manière inaugurée par Albert Durer tranchait trop avec
les bois qui ornaient, antérieurement à lui, les livres xylographiques,
pour qu'il manquât d'imitateurs et de copistes. Le plus célèbre entre tous,
est incontestablement Marc-Antoine, qui reproduisit au burin un grand
nombre des bois d'Albert Durer, et parmi ceux-ci la Petite Passion, qui
fournit à Yasari le sujet d'une de ces anecdotes qui se rencontrent trop
souvent dans l'histoire des peintres. Suivant cet auteur, Marc-Antoine
étant venu à Venise, y trouva des Flamands qui vendaient, sur la place
Saint-Marc, des gravures sur cuivre et sur bois d'Albert Durer. Il fut tel-
lement frappé d'admiration à la vue des belles compositions du peintre
de Nuremberg, qu'il dépensa à acheter ces superbes estampes tout l'ar-
gent qu'il avait apporté de Bologne, ne doutant point qu'il gagnerait des
sommes considérables en contrefaisant ces œuvres, que tous les artistes
désiraient posséder. Albert Durer, averti de la fraude de Marc-Antoine,
quitta aussitôt Nuremberg pour venir à Venise demander justice à la Sei-
gneurie , qui défendit au contrefacteur de se servir désormais de la
marque d'Albert Durer. Ce récit, répété par tous les historiens qui ont
suivi Vasari, est facile à réfuter par les dates. Albert Durer visita Venise
en 1506 pour la dernière fois, et il n'exécuta qu'en 1509 et 1510 cette
suite sur laquelle Marc-Antoine mit sa tablette, et non le monogramme
d'Albert Durer. Ce célèbre graveur italien, outre les nombreuses copies
qu'il fit d'après le maître allemand et qui ont été décrites par Bartsch,
dans son Peintre-Graveur, exécuta encore celles d'après les estampes
connues sous les titres du Calvaire, de Saint Etienne, Saint Grégoire et
Saint Laurent, et Sainte Madeleine portée au eiel par les Anges.

EMILE G A LIC H ON.

i Iji suite prochainement.)
 
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