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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 7.1860

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Nr. 1
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Mantz, Paul: Raffet
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https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0009

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RAFFET

Les écoles académiques ont
reçu du ciel les dons les plus en-
viés : les gouvernements les res-
pectent et leur font fête, le public
les applaudit à cause de leur gra-
vité apparente, et, alors même
qu'elles se trompent, le succès leur
reste fidèle. Mais si riches que les
fasse le trésor accumulé des tradi-
tions dont elles ont la garde, elles
sont pauvres en un point : elles
n'ont pas le sens de l'histoire.
Lorsqu'un adepte de ces écoles
glorieuses prend le crayon ou le
pinceau, le fantôme de l'idéal en-

seigné, le dogme rigoureux de l'orthodoxie, l'irrésistible tyrannie de l'ha-
bitude viennent arrêter sa main et s'interposer entre lui et les réalités
contemporaines. S'il essaye de reproduire les scènes de la rue ou les
drames du champ de bataille, il en altérera fatalement la physionomie;
il mêlera à sa représentation un élément étranger, car la vision dorée de
Ja beauté absolue cachera à ses yeux cette beauté relative, qui donne
au fait moderne, à l'événement d'aujourd'hui, leur précision et leur
caractère.

11 en est ainsi en France depuis qu'il y a des écoles officielles. A
l'heure ou travaillent Lebrun et les décorateurs de Versailles, ce n'est pas
dans leurs peintures pompeuses qu'il faut chercher l'histoire intime du
temps; elle est plus franchement écrite dans les petits maîtres qui, sans
érudition, sans réminiscence, sans enflure, ont peint naïvement ce qu'ils
 
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