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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 7.1860

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Nr. 4
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Lagrange, Léon: Correspondance particulière de la Gazette des Beaux-Arts: exposition de Rouen
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https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0245

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( : 0 R R ES POND ANGE PARTI CUL1 È1! lî

1) E L A GAZ E T T E l> E S 15 E A li X - A R T S

EXPOSITION DE ROUEN

Rouen, Vr août 1860.

Si les expositions provinciales font surtout connaître à la province les œuvres des
artistes parisiens, nous devons surtout nous y préoccuper, nous qui sommes placés
au centre de ceux qui en vivent éloignés. Un sentiment d'équité et la nature des choses
nous semblent en faire une loi.

En effet, dans les galeries du Palais de l'Industrie, tous les artistes sont français, et
la critique s'adresse surtout aux plus méritants. Mais dans les salles d'une mairie de
chef-lieu, les artistes sont, pour ainsi dire, ou étrangers ou indigènes. Les premiers,
on a de meilleures occasions de les revoir et de les étudier; les seconds sont là sur leur
terrain, et c'est là surtout qu'ils ont toute leur valeur.

La façon dont se recrutent à Paris les œuvres destinées aux expositions provin-
ciales l'explique suffisamment. L'administration municipale de la ville qui ouvre une
exposition d'art en délègue le soin au peintre-directeur de son musée, qui charge, à son
tour, son marchand de couleurs et de tableaux à Paris de recueillir et d'expédier les
œuvres qu'auront pu faire porter chez lui les avis des journaux et quelques lettres cir-
culaires. Le marchand envoie ces dernières surtout a ses clients, et profite de l'expo-
sition dont il est l'agent pour se débarrasser de ses fonds de magasin. S'il ne le faisait
point, il ne serait pas un commerçant. Aussi, à part quelques rares exceptions, est-on
affligé, dans les expositions provinciales, de la déplorable nullité de la plupart des
envois de Paris.

Il y a dans cette organisation actuelle un vice que la création de la Société des
Arts-Unis nous semble appelée à corriger. Ce sera à cette Société de se faire, à l'avenir,
le correspondant général des expositions provinciales, et de centraliser les œuvres (pie
le- peintre- de Paris désirent y envoyer. Par son entremise, la publicité se fera plus
étendue, car ses intérêts ne seront point opposés à ceux des artistes. Ceux-ci, d'ailleurs,
devront être naturellement portés à se servir d'une Société dont ils seront les mem-
bres ou les clients.

Plusieurs causes ont contribué à rendre l'exposition de Rouen peu digne de l'im-
portance de l;i cité.

L'administration municipale ;i\;iit. avec raison, avancé de l'automne au printemps
l'époque de%son exposition ; mais cette décision ax ant été prise très-tardivement, les
 
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