DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Clément de Ris, Louis: Le Musée de Grenoble, [2]: musées de province
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0168
MUSÉES DE PROVINCE
LE MUSÉE DE GRENOBLE
[[Suite et fin.)
École hollandaise. — Si nous ne rencontrons pas dans l'école hol-
landaise des œuvres d'un intérêt aussi varié et aussi élevé que dans
l'école italienne, du moins certaines des toiles qu'elle contient peuvent
passer dans leur spécialité pour des œuvres fort remarquables.
Diane et ses nymphes au bain (n° 92) de Poelemburg, et le Portrait de
femme (n° 102) de Terburg ne sont pas, il est vrai, de ce nombre. Le pre-
mier ne donne qu'une idée très-affaiblie de la touche veloutée de Poelem-
burg et de la chaude lumière qu'il a su répandre dans ses belles compo-
sitions. 11 est signé G. P. (Corneille Poelemburg), j'ignore son origine. Le
second m'a paru d'une authenticité beaucoup moins contestable que sa
valeur artistique. Le personnage est grand comme nature, et l'on sait
que les délicates qualités de Terburg perdaient à se répandre sur une
toile d'une certaine dimension. 11 a fait de beaux portraits, mais aucun
ne vaut ses délicieuses petites toiles. En outre, ce tableau a été assez
habilement restauré, mais il est dans un état d'usure déplorable. Il semble
que la toile ait été récurée avec du grès comme une casserole. C'a pu être
un Terburg, ce n'en est plus un.
Le musée de Grenoble ne possède rien de Rembrandt, mais il peut
montrer deux fort beaux échantillons de la manière des deux élèves qui
l'ont imité avec le plus de bonheur, Van Eeckout et Ferdinand Bol. Le Por-
trait d'homme (n° 75) de Y an Eeckout rappelle Rembrandt par sa couleur,
et c'est, je crois, un grand éloge à en faire; mais en examinant attenti-
vement la touche, on s'aperçoit que, bien que posée avec habileté, elle est
d'une mollesse et d'une lourdeur dont Rembrandt ne s'est jamais rendu
coupable. L'homme de ce portrait est vu de face et tourné à droite. Il
est coiffé d'un chapeau noir à larges bords, vêtu de noir et a le cou pris
dans une golille à gaudrons. Ses cheveux sont blonds. 11 tient un gant
LE MUSÉE DE GRENOBLE
[[Suite et fin.)
École hollandaise. — Si nous ne rencontrons pas dans l'école hol-
landaise des œuvres d'un intérêt aussi varié et aussi élevé que dans
l'école italienne, du moins certaines des toiles qu'elle contient peuvent
passer dans leur spécialité pour des œuvres fort remarquables.
Diane et ses nymphes au bain (n° 92) de Poelemburg, et le Portrait de
femme (n° 102) de Terburg ne sont pas, il est vrai, de ce nombre. Le pre-
mier ne donne qu'une idée très-affaiblie de la touche veloutée de Poelem-
burg et de la chaude lumière qu'il a su répandre dans ses belles compo-
sitions. 11 est signé G. P. (Corneille Poelemburg), j'ignore son origine. Le
second m'a paru d'une authenticité beaucoup moins contestable que sa
valeur artistique. Le personnage est grand comme nature, et l'on sait
que les délicates qualités de Terburg perdaient à se répandre sur une
toile d'une certaine dimension. 11 a fait de beaux portraits, mais aucun
ne vaut ses délicieuses petites toiles. En outre, ce tableau a été assez
habilement restauré, mais il est dans un état d'usure déplorable. Il semble
que la toile ait été récurée avec du grès comme une casserole. C'a pu être
un Terburg, ce n'en est plus un.
Le musée de Grenoble ne possède rien de Rembrandt, mais il peut
montrer deux fort beaux échantillons de la manière des deux élèves qui
l'ont imité avec le plus de bonheur, Van Eeckout et Ferdinand Bol. Le Por-
trait d'homme (n° 75) de Y an Eeckout rappelle Rembrandt par sa couleur,
et c'est, je crois, un grand éloge à en faire; mais en examinant attenti-
vement la touche, on s'aperçoit que, bien que posée avec habileté, elle est
d'une mollesse et d'une lourdeur dont Rembrandt ne s'est jamais rendu
coupable. L'homme de ce portrait est vu de face et tourné à droite. Il
est coiffé d'un chapeau noir à larges bords, vêtu de noir et a le cou pris
dans une golille à gaudrons. Ses cheveux sont blonds. 11 tient un gant