DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Darcel, Alfred: Exposition d'art et d'archéologie, à Amiens [1]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0050
EXPOSITION ARCHÉOLOGIQUE D'AMIENS. 45
Van Loo ce tableau. 11 appartient à M. le marquis de Landreville, ainsi
qu'un prince à perruque in-folio, dévêtu à l'antique, et déguisé en Apol-
lon vainqueur du serpent Python, attribué à P. Mignard. Quel est le prince
à physionomie allemande, qu'a peint dans ce grotesque accoutrement un
habile mais froid élève de Lebrun? Nous ne saurions le dire?
Mais le portrait capital de l'exposition est celui de M. de Sarcus, qui
appartient à M. le comte de Betz, d'Amiens. L'attribution faite à Largil-
lière de ce tableau, ainsi que du portrait de madame de Sarcus, qui lui est
bien inférieur, nous semble très-juste, si l'on songe à Largillière amolli
par la régence et empruntant à Tocqué un peu du velouté de ses chairs
plombées dans les ombres. Les velours, les brocarts sont jetés et peints
avec la maîtrise ordinaire de ce grand portraitiste, qui n'oubliait point,
comme le font ceux d'aujourd'hui, que la tête est le principal d'un por-
trait, et qui songeait à faire ses têtes intelligentes et vivantes. Un des-
cendant de la famille de Voltaire possède un portrait du jeune Àrouet et de
sa mère, que Largillière aurait peint en 1718. Voltaire a vingt-quatre ans,
et sous la jeunesse des chairs, on sent déjà cette ossature puissante qui
protégera le rictus de la bouche et creusera les orbites d'où l'œil lan-
cera des étincelles.
Un portrait de madame deBully, jolie matrone fraîche et bien portante,
exécuté par Lemonnier à la fin du xvme siècle, d'un faire un peu coton-
neux, appartient à M. de Boubers, et clora pour nous la série des peintres
antérieurs à la révolution.
ALFRED D/1RCEL.
( La fin procliainement. )
Van Loo ce tableau. 11 appartient à M. le marquis de Landreville, ainsi
qu'un prince à perruque in-folio, dévêtu à l'antique, et déguisé en Apol-
lon vainqueur du serpent Python, attribué à P. Mignard. Quel est le prince
à physionomie allemande, qu'a peint dans ce grotesque accoutrement un
habile mais froid élève de Lebrun? Nous ne saurions le dire?
Mais le portrait capital de l'exposition est celui de M. de Sarcus, qui
appartient à M. le comte de Betz, d'Amiens. L'attribution faite à Largil-
lière de ce tableau, ainsi que du portrait de madame de Sarcus, qui lui est
bien inférieur, nous semble très-juste, si l'on songe à Largillière amolli
par la régence et empruntant à Tocqué un peu du velouté de ses chairs
plombées dans les ombres. Les velours, les brocarts sont jetés et peints
avec la maîtrise ordinaire de ce grand portraitiste, qui n'oubliait point,
comme le font ceux d'aujourd'hui, que la tête est le principal d'un por-
trait, et qui songeait à faire ses têtes intelligentes et vivantes. Un des-
cendant de la famille de Voltaire possède un portrait du jeune Àrouet et de
sa mère, que Largillière aurait peint en 1718. Voltaire a vingt-quatre ans,
et sous la jeunesse des chairs, on sent déjà cette ossature puissante qui
protégera le rictus de la bouche et creusera les orbites d'où l'œil lan-
cera des étincelles.
Un portrait de madame deBully, jolie matrone fraîche et bien portante,
exécuté par Lemonnier à la fin du xvme siècle, d'un faire un peu coton-
neux, appartient à M. de Boubers, et clora pour nous la série des peintres
antérieurs à la révolution.
ALFRED D/1RCEL.
( La fin procliainement. )