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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 7.1860

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Mouvement des arts et de la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0059

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.y, GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

l'extrême rareté de 1;) réunion de ces trois objets, qui ;> séduit le riche amateur qui, cel
hiver, il est bon de le répéter aujourd'hui, payait 50,000 fr. l'esquisse de Bonington, de
la vente Seymour.

L'ombre de madame de Pompadour a dû tressaillir d'aise au bruit du marteau de
M. Pillet.

VENTE DE LA COLLECTION LOUIS FOULD

L'homme est tellement « ondoyant et divers », que j'avoue n'avoir point éprouvé, de
la dispersion du cabinet de M. Louis Fould, la même mélancolie que notre ami et col-
laborateur A. Darcel. Je n'en accuse que mes goûts personnels, et, bien que je puisse
dire, en parodiant le poëte :

Hélas! que j'en ai vu mourir de... collections!

je ne me sens véritablement touché que lorsque je vois disperser en lambeaux une col-
lection^ formée patiemment pour réunir des séries d'un môme ordre, ou les œuvres d'un
môme maître. Tel était le cabinet Ànastasie pour les antiquités égyptiennes, tel est encore
celui de M. A. Jacquemart pour l'histoire de la porcelaine chinoise.

Mais la collection de M. Fould affectait des allures de musée au petit pied, qui dès
lors faisaient inévitablement songer aux lacunes. L'antiquité et le xvme siècle, les
potiers de l'Étrurie et les émailleurs de la Renaissance, les médaillistes de la grande
Grèce et les armuriers de Java y auraient retrouvé leurs œuvres pêle-môle dans la môme
vitrine. En voulant embrasser tous les horizons, le possesseur de cette immense collec-
tion n'avait pu limiter son choix aux plus exquis spécimens de chaque époque ou de
chaque nation, et le visiteur se sentait plus étonné que ravi, plus curieux qu'ému. Une
épuration intelligente et sévère devenait indispensable, et l'on se rappelle que c'est en
resserrant chaque jour son admiration, en limitant, pour ainsi dire, le nombre des
chefs-d'œuvre, que M. Rattier avait laissé le plus admirable choix que puisse rêver un
amateur de haut goût.

Le catalogue Rattier n'enregistrait qu'environ 500 numéros; la vente a produit près
de 400,000 fr. Celui de la collection Fould en décrit au delà de 3,000, et au moment où
nous écrivons ces lignes (vacation du juin), on a réalisé 550,000 fr.

Quoi qu'il en soit, l'étude de notre collaborateur subsiste avec toute son autorité. Il
a choisi et jugé avec goût sur les meilleures pièces de cette collection qui, après tout,
en comptait un assez grand nombre de-bonnes; et l'on verra, en s'y reportant, que celles
qu'il signalait dans son étude sont, en effet, celles qui ont atteint les plus hauts prix.

Les antiquités égyptiennes se sont, pour ainsi dire, données. Le catalogue n'a été
distribué qu'aux derniers moments, et avec une extrême parcimonie. Il est vrai quH
se vend dans l'intérieur môme de l'hôtel « au profit des gardiens et des employés char-
gés du service de la vente. » Mais nous pensons que c'est là une économie des plus dis-
cutables. Une vente qui produira plus de 600,000 fr. offre de quoi couvrir de misé-
rables frais d'impression ou de police intérieure, sans que l'on ait recours à une mesure
aussi nouvelle. — Ces antiquités provenaient, pour la plupart, de la vente Anastasie. à
laquelle elles avaient été payées excessivement cher. Le. Louvre s'est trouvé absolument
seul, aucun musée de l'Europe n'ayant envoyé de représentants. Aussi a-t-il pu corn-
 
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