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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 7.1860

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Nr. 2
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Clément de Ris, Louis: Le Musée de Grenoble, [1]: musées de province
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https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0074

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LE MUSEE DE GRENOBLE. 69

u Ses œuvres sont en très-grand nombre dans la Romagne, et l'on en
a trouve aussi dans l'Etat de Venise. L'abbé Facciolatti, de Padoue, a
« possédé une de ses madones dont parle Bottari ; le docteur Antonio
« l<arber en a une autre à Bassano. Le comte Louis Tadini possède un
(( Jésus au Calvaire dans sa galerie choisie à Grema. J'ai vu à Yicence,
a dans le palais Yicentini, un Christ mort, et à ses côtés saint Nicodème
« et Joseph, fort beau tableau où le mort paraît mort, où les vivants
« semblent vivants. J'eus longtemps la curiosité de savoir de qui était
« élève un peintre aussi considérable, jusqu'à ce que j'aie su que le
« Paccioli dans la dédicace du volume dont j'ai déjà parlé, adressée à
a Guidobaldo duc d'Urbin, le nomme élève chéri de Melozzo. »

Quant au tableau, je ne crois pas qu'aucun musée ni même aucune
collection particulière en France puisse en montrer un second. Les
galeries étrangères sont plus heureuses, et, en parcourant leurs cata-
logues, je trouve que Palmegiani est représenté à Florence par un
Crucifiement • à Munich, par une Vierge glorieuse; à Berlin, par trois
toiles ; à Dresde enfin, par une Adoration des Mages. L'exposition de
Manchester offrait deux compositions de Palmegiani : l'une, le Baptême
de Jésus, signée et datée de 153/i, appartient à M. Nichols; l'autre,
Judith, signée mais non datée, est la propriété du Prince Albert. Enfin,
le musée Brera à Milan en expose trois dont un : la Nativité (n° 103),
par ses dimensions, par la disposition des figures et des accessoires,
rappelle exactement la Sainte Famille de Grenoble. Les piliers de gauche
sont ornées des mêmes arabesques ; la seule différence que j'y voie est
celle-ci : il y a quatre anges dans le tableau de Grenoble, il n'y en a que
trois dans celui de Milan. En outre, celui de Milan est en hauteur; c'est
le contraire pour celui de Grenoble. Il a été gravé au trait par Luigi Bridi
dans le deuxième volume de la Pinacoteca del Palazzo reale de Milan1.

r

Evidemment aucune des deux compositions n'est une copie. Ce sont deux
répliques du même tableau, avec des changements que pouvait seul se
permettre l'artiste original. La signature, la touche, le soin et le fini
précieux de certaines parties de la Sainte Famille, tout prouve que
Grenoble possède bien un tableau de Palmegiani.

11 est fâcheux que le rédacteur du livret n'ait pas remonté dans la
généalogie de cette toile plus haut que l'acquisition qui en fut faite aux
héritiers Debon en I8Z10. Je m'imagine qu'en cherchant bien, on eût
constaté qu'il vient de Forli ou des environs, et qu'il fut transporté en
France, vers 1798, par quelque munitionnaire avisé, après la campagne

1. Milan. Imprimerie royale. 1833. 3 vol. in-4°.
 
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