Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 7.1860

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Hédouin, Alfred: Lettres inédites de Pierre-Paul Rubens
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0155

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Vi8 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

bury les a commentés, nous devons dire que leur publication n'aura pas
pour résultat de modifier, clans l'esprit de ceux qui l'ont étudiée, la
physionomie du chef de l'école d'Anvers. Certains traits seront désormais
précisés, quelques points obscurs de sa vie brilleront d'une plus vive
lumière, mais Rubens restera toujours cet actif génie, ce laborieux ou-
vrier, ce peintre gentilhomme que les biographes nous ont appris à con-
naître, et qu'il a pris soin de nous révéler lui-même dans ses lettres,
publiées par MM. Emile Gachet et W. Garpenter. Sans parler de son art
spécial, qui eût certainement suffi à remplir sa vie, Rubens s'est occupé
de tout ce qui a passionné ou inquiété la première moitié du xvne siècle.
Politique, érudition, architecture, histoire naturelle, aventures de guerre,
disputes ecclésiastiques, intrigues des cabinets, il a voulu tout connaître,
et sa correspondance nous le montre demandant sans cesse des informa-
tions à ses amis de l'étranger, ou leur faisant passer les nouvelles qu'il
vient d'apprendre. Rubens aimait les voyages, mais lorsque le travail ou
la maladie — car il fut goutteux de bonne heure, — le retient au logis,
c'est son esprit qui se met en route, et, soyez-en sûr, il ne s'endormira
tranquille que lorsqu'il saura ce que font les Jésuites en Espagne, lors-
qu'on lui aura donné des détails sur les folles expéditions de Rucking-
ham, ou lorsqu'il aura reçu la dernière lettre de Ralzac. Il y a donc à
glaner, on le devine, dans le recueil publié par M. Sainsbury; mais, pour
notre part, nous avons cru devoir nous borner à en extraire les lettres de
Rubens artiste, — le diplomate ne relevant pas de la juridiction de la
Gazette des Beaux-Arts.

Notre premier emprunt à M. Sainsbury est une lettre adressée par
Rubens à François Swert, historien flamand qui avait demandé à « l'an-
tiquaire et à l'Apelles de son époque» son opinion sur une statuette d'Isis,
appartenant à William Gamden, archéologue et historien anglais.

A M. François Stvert,i.

« Anvers, février 1618.

« Mon cher monsieur Swert,

« A vous dire vrai, il m'a été impossible de concevoir clairement Ylsis de notre
digne ami, M. Gamden, et de former une conjecture probable sur une figure aussi
grossière, j'en demande pardon à l'artiste. Quant à la génisse, à moins que son exis-
tence ne soit admise sur la foi de M. Camden, j'oserais dire qu'elle n'en est pas une,
car son aspect, ses proportions, son allure et sa pose sont en merveilleuse contradic-
tion avec les propriétés d'un animal de cette espèce. Apis, qui dans les marbres anti-
ques, au moins dans tous ceux que j'ai vus, est presque toujours représenté soit à côté

1. L'original en latin se trouve au British Muséum. — Sainsbury, passim, appendix, page 247.
 
Annotationen