Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 7.1860

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Clément de Ris, Louis: Le Musée de Grenoble, [2]: musées de province
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0185

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
178 GAZETTE DES BEAUX-AKTS.

mais plein d'effet, et empreint d'un style remarquablement élevé.

Une Baigneuse et des Amours (n° W\), de M. Diaz. C'est la Baigneuse
tourmentée par des Amours, du Salon de 1850 (n° 852). Comme tous les
Diaz, celui-ci est charmant, mais, bien entendu, pour ceux-là seulement
qui aiment la couleur, et qui n'en ont pas vu un trop grand nombre.

Figure d'étude (n° 159), de M. Hébert. Excellente étude datant déjà
de vingt ans, du peintre de la Malaria. M. Hébert est né à Grenoble, et,
si je ne me trompe, c'est un des enfants de la cité dauphinoise dont elle
aura le plus à s'enorgueillir.

Intérieur de l'église de Subiaco (n° 182), de M. Montessuy, peinture
très-minutieuse de détail sans être mince de touche. L'auteur a su éviter
avec habileté le papillotage de couleurs dans lequel il était facile de
tomber en représentant une église voûtée très-bas et chargée de fresques
d'un ton extrêmement puissant, comme on sait que sont les fresques de
Subiaco. Il a également vaincu la difficulté de détacher sur ces fresques,
sans confusion pour les yeux, les costumes éclatants delà campagne de
Rome. C'est, en somme, un bon et original tableau comme en fait toujours
cet artiste, un des plus originaux de notre époque.

Saint Georges (n° 403), de M. Eugène Delacroix. Le livret commet ici
une erreur que je l'engage à rectifier. Le Saint George est tout simple-
ment Persée délivraiit Andromède. On voit cette dernière au second plan,
à demi vêtue, enchaînée à un rocher. Delacroix a fait de meilleurs
tableaux que celui-ci, mais j'en connais de moins bons aussi. Celui-ci se
recommande par sa puissante et harmonieuse couleur.

Telles sont les principales productions que j'ai remarquées dans mes
visites au musée de Grenoble. Je m'y suis arrêté longuement et ne le
regrette pas. Il est peu connu, presque inconnu, et cet oubli est tout
à fait immérité. Il existe des musées de province qui possèdent des
œuvres d'un mérite plus éclatant; mais, tout bien considéré et en
jugeant l'ensemble, je ne crois pas qu'un seul lui soit supérieur. Le musée
de Toulouse, pour en citer un, jouit d'une notoriété beaucoup plus éten-
due, et cependant la vérité m'oblige de le placer bien au-dessous du
musée de Grenoble.

CTE L. CLÉMENT DE RIS.
 
Annotationen