DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Duban, Jacques Félix: De l'ètablissement d'un Musée d'art et d'industrie à Lyon
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DE L'ÉTABLISSEMENT D'UN NOUVEAU MUSÉE A LYON. 305
centres manufacturiers, le nombre des professeurs augmenté, leur choix
fait parmi les plus habiles, les élèves accrus dans une immense propor-
tion, tels furent les premiers résultats de cette résolution due à l'initiative
du Prince Albert, et accomplie avec la persévérance qui caractérise nos
voisins.
L'Exposition universelle de 1855, à Paris, révéla les progrès réalisés
sous cette énergique impulsion. Le spectacle d'industries françaises
jusque-là sans rivales, égalées sur quelques points, inférieures même sur
quelques autres, inspira à des esprits prévoyants des craintes sur l'avenir
de la suprématie si longtemps exercée par la France en ces matières. Ces
alarmes se manifestèrent, avec l'indication des moyens propres à les
conjurer, dans un écrit substantiel1 soumis à votre appréciation par
l'administration supérieure. Un rapport remarquable rédigé sur ce travail
par votre Secrétaire perpétuel, un concours ouvert par vous sur cet im-
portant sujet, un prix accordé, témoignent que l'Académie s'était dès
l'abord, préoccupée de l'avenir de notre industrie qui relève de l'art.
La ville de Lyon, vigilante pour tout ce qui peut menacer l'industrie
séculaire qui a porté son nom si haut dans le monde entier, avait signalé,
la première, cette rivalité naissante. Rassurée sur le présent, mais pré-
voyante pour l'avenir, la Chambre de Commerce de cette ville chargeait,
dès 1856, M. Natalis Rondot, son délégué ordinaire à Paris, de plusieurs
missions en Angleterre, pour y étudier les institutions nouvellement
créées par le Département de la Science et de l'Art, notamment l'organi-
sation des Musées d'Industrie. Le résultat des observations successivement
recueillies par M. Rondot, et condensées dans le rapport dont vous avez
demandé l'examen, rapport lu à la Chambre de Commerce de Lyon et
adopté par elle, fut la proposition de créer à Lyon un Musée d'Art et
d'Industrie, à l'instar de celui de South-Kensington à Londres.
Ce Musée, établi dans le deuxième étage du Palais du Commerce qui
s'élève à Lyon, serait indépendant du Palais des Arts, ainsi que des
Écoles de La Martinière et des Beaux-Arts. 11 en serait le complément,
sans faire double emploi avec eux. Nous laisserons ici l'auteur du Rapport
développer lui-même le but qu'il se propose.
« L'action du Musée, dit M. Rondot, doit s'exercer sur un plus vaste
champ. Sans doute, il éveillera et développera le sentiment du beau, il
formera le goût; mais surtout il sera pour la Fabrique un fonds commun,
où l'on sera assuré de trouver tout ce qui peut servir l'inspiration, élargir
et élever les idées, résoudre les difficultés et réaliser de nouveaux progrès.
I. De l'union des Avis et de l'Industrie, par M. le comte de Laborde.
centres manufacturiers, le nombre des professeurs augmenté, leur choix
fait parmi les plus habiles, les élèves accrus dans une immense propor-
tion, tels furent les premiers résultats de cette résolution due à l'initiative
du Prince Albert, et accomplie avec la persévérance qui caractérise nos
voisins.
L'Exposition universelle de 1855, à Paris, révéla les progrès réalisés
sous cette énergique impulsion. Le spectacle d'industries françaises
jusque-là sans rivales, égalées sur quelques points, inférieures même sur
quelques autres, inspira à des esprits prévoyants des craintes sur l'avenir
de la suprématie si longtemps exercée par la France en ces matières. Ces
alarmes se manifestèrent, avec l'indication des moyens propres à les
conjurer, dans un écrit substantiel1 soumis à votre appréciation par
l'administration supérieure. Un rapport remarquable rédigé sur ce travail
par votre Secrétaire perpétuel, un concours ouvert par vous sur cet im-
portant sujet, un prix accordé, témoignent que l'Académie s'était dès
l'abord, préoccupée de l'avenir de notre industrie qui relève de l'art.
La ville de Lyon, vigilante pour tout ce qui peut menacer l'industrie
séculaire qui a porté son nom si haut dans le monde entier, avait signalé,
la première, cette rivalité naissante. Rassurée sur le présent, mais pré-
voyante pour l'avenir, la Chambre de Commerce de cette ville chargeait,
dès 1856, M. Natalis Rondot, son délégué ordinaire à Paris, de plusieurs
missions en Angleterre, pour y étudier les institutions nouvellement
créées par le Département de la Science et de l'Art, notamment l'organi-
sation des Musées d'Industrie. Le résultat des observations successivement
recueillies par M. Rondot, et condensées dans le rapport dont vous avez
demandé l'examen, rapport lu à la Chambre de Commerce de Lyon et
adopté par elle, fut la proposition de créer à Lyon un Musée d'Art et
d'Industrie, à l'instar de celui de South-Kensington à Londres.
Ce Musée, établi dans le deuxième étage du Palais du Commerce qui
s'élève à Lyon, serait indépendant du Palais des Arts, ainsi que des
Écoles de La Martinière et des Beaux-Arts. 11 en serait le complément,
sans faire double emploi avec eux. Nous laisserons ici l'auteur du Rapport
développer lui-même le but qu'il se propose.
« L'action du Musée, dit M. Rondot, doit s'exercer sur un plus vaste
champ. Sans doute, il éveillera et développera le sentiment du beau, il
formera le goût; mais surtout il sera pour la Fabrique un fonds commun,
où l'on sera assuré de trouver tout ce qui peut servir l'inspiration, élargir
et élever les idées, résoudre les difficultés et réaliser de nouveaux progrès.
I. De l'union des Avis et de l'Industrie, par M. le comte de Laborde.