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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 7.1860

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Nr. 5
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Mouvement des arts et de la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.17223#0323

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;>!/, GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Un célèbre ébéniste, Jacob Desmuller, a fabriqué pendant l'empire des meubles qui
no brillent point par l'élégance de la forme, mais dont l'excellente fabrication est in-
contestable. C'est de ses ateliers que sortait le bureau qui a été vendu ces jours der-
niers à l'hôtel Drouot. La serrurerie, qui fonctionnait admirablement, était l'ouvrage de
Yavin, qui a laissé également, dans sa partie, une excellente réputation. Ce bureau
contenait 43 tiroirs de diverses grandeurs, 37 serrures de sûreté, M secrets et 2 caisses;
le tout Couvrant à l'aide de 5 clefs différentes. Deux secrétaires pouvaient travailler a
chaque extrémité, et l'empereur pouvait occuper deux places sur le devant. On voit que
c'était un véritable bureau diplomatique,^ et qu'il serait resté impitoyablement fermé au
Sézame, ouvre-toi, des indiscrets ou des voleurs. Toutes les pièces établissant que ce
meuble avait appartenu à l'empereur Napoléon, avaient été déposées chez le commis-
saire-priseur. Il a été adjugé pour 5,000 francs. C'est peu, au double point de vue de
la curiosité et de l'intérêt historique. Les bronzes dorés représentant des renommées,
des chiffres, des chapiteaux corinthiens étaient ciselés, sinon avec style, au moins avec
conscience, et l'on sait que les dorures de l'empire étaient très-épaisses. Mais ce vaste
bureau devant lequel s'est assis le législateur et le conquérant, cette tablette de ma-
roquin vert toute tachée d'encre et fatiguée par une main distraite, n'avaient-ils point
un intérêt plus direct que les fusils de chasse, les nécessaires ou les vêtements intimes,
que l'on a exposés dans les vitrines du Musée des Souverains? Et lorsque l'on rassemble
et que l'on publie les moindres fragments de la correspondance impériale, n'était-ce
point le moment de recueillir dans ce musée un meuble historique et précieux, échoué
dans les salles banales des ventes publiques, à la suite d'une sentence arbitrale, confir-
mée par arrêt de la cour de Paris?

VENTE DE TABLEAUX A LONDRES

Nous avons reçu, il y a quelque temps déjà, des notes sur une très-importante
vente de tableaux, qui s'est faite à Londres sous la direction de MM. Christie etManson.
Tout en remerciant l'honorable correspondant qui a bien voulu nous les envoyer, nous
profiterons de cette occasion pour rappeler à tous ceux qui s'intéressent à la Gazette
des Beaux-Arts, en province ou à l'étranger, que des notes rédigées aussi succincte-
ment nous jettent dans un grand embarras. Le titre d'un tableau, avec le nom du
maître, et le prix qu'il a atteint, ne sont pour nos lecteurs que d'un médiocre intérêt,
si nous n'avons en même temps à leur donner quelque détail sur l'importance, la con-
servation, l'authenticité de l'œuvre. Nous ne rendons compte que des ventes que nous
avons vues de nos yeux, à l'hôtel Drouot, ou dont, au moins, nous avons visité avec soin
l'exposition; il faut donc que nos correspondants veuillent bien se substituer à nous, et
nous envoyer les détails les plus précis, pour nous éviter de les puiser à des sources
étrangères et peu sûres.

La collection mise en vente dans les premiers jours de juillet, était celle de sir Cul-
lin g Eardley. Elle était connue des amateurs sous le nom de «Collection du Belvédère»,
et la vente avait attiré à Londres un grand nombre d'amateurs et quelques mar-
chands étrangers. Elle a produit environ 650,000 francs, et vingt-cinq tableaux ont suffi
pour arriver à ce chiffre respectable. Notons, en passant, à l'adresse de nos commis-
saires-priseurs, que les auclioneers, MM. Manson et Christie, ont adjugé ces vingt-
 
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