GRAMMAIRE
DES ARTS DU DESSIN
LIVRE TROISIÈME.
PEINTURE
IV.
BIEN QUE LA PEINTURE SOIT L’ART EXPRESSIF PAR EXCELLENCE,
ELLE N’EST PAS CONFINÉE DANS LE CARACTÈRE;
ELLE PEUT CONCILIER L’EXPRESSION AVEC LA BEAUTÉ EN IDÉALISANT
SES FIGURES PAR LE STYLE, c’EST-A-DIRE EN RETROUVANT LA VÉRITÉ
TYPIQUE DANS LES INDIVIDUALITÉS VIVANTES.
Il existe entre l’expres-
sion et la beauté un inter-
valle immense et même
une apparente contradic-
tion. L’intervalle est celui
qui sépare le christianisme
de l’antiquité ; la contradic-
tion consiste en ce que la
beauté pure, —je parle ici
de la beauté plastique, —
se concilie malaisément
avec les altérations momen-
tanées du visage, avec la
variété infinie des physio-
nomies individuelles et avec
la mobilité sans fin d’une
même physionomie, subis-
sant les innombrables im-
pressions de la vie et passant de la sérénité à la frayeur, de la gaieté à
DES ARTS DU DESSIN
LIVRE TROISIÈME.
PEINTURE
IV.
BIEN QUE LA PEINTURE SOIT L’ART EXPRESSIF PAR EXCELLENCE,
ELLE N’EST PAS CONFINÉE DANS LE CARACTÈRE;
ELLE PEUT CONCILIER L’EXPRESSION AVEC LA BEAUTÉ EN IDÉALISANT
SES FIGURES PAR LE STYLE, c’EST-A-DIRE EN RETROUVANT LA VÉRITÉ
TYPIQUE DANS LES INDIVIDUALITÉS VIVANTES.
Il existe entre l’expres-
sion et la beauté un inter-
valle immense et même
une apparente contradic-
tion. L’intervalle est celui
qui sépare le christianisme
de l’antiquité ; la contradic-
tion consiste en ce que la
beauté pure, —je parle ici
de la beauté plastique, —
se concilie malaisément
avec les altérations momen-
tanées du visage, avec la
variété infinie des physio-
nomies individuelles et avec
la mobilité sans fin d’une
même physionomie, subis-
sant les innombrables im-
pressions de la vie et passant de la sérénité à la frayeur, de la gaieté à