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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 19.1865

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Nr. 3
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Bulletin mensuel: Août 1965
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https://doi.org/10.11588/diglit.18741#0295

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BULLETIN MENSUEL

AOUT 1865


'Exposition des prix de Rome a eu lieu cette année suivant les prescrip-
tions du nouveau règlement. Jadis, on s’en souvient, les ouvrages des con-
currents étaient montrés au public avant les décisions du jury. Cette année,
le jury a commencé par décerner les prix, puis les tableaux et les bas-reliefs ont
été exposés avec leurs étiquettes, et le public a été invité à consacrer par sa présence
les faits accomplis. C’est, on le voit, le même procédé qu’à l'Exposition des Beaux-
Arts. Seulement, entre le Salon annuel et l’École, il y a une différence. Au Salon, le
public se compose de vous et moi, c’est-à-dire des premiers venus, et je comprends
qu’on ne tienne pas compte de juges aussi peu compétents. A l'École, le public est
un public de camarades. Leur montrer le concours d’abord, les prix ensuite, c’était
leur fournir l’occasion de se donner à eux-mêmes une leçon de goût et de contrôler
leur propre suffrage. Dans une lutte qui les touche aussi directement, tous les élèves
de l’École interviennent en quelque sorte par leurs tendances, leurs doctrines diverses,
les rivalités d’atelier. Prononcer d’avance un jugement sans appel, ce sera, j’en ai
peur, restreindre le concours et désintéresser l’École.

Il y aurait plus que de la mauvaise foi à juger la réforme par les fruits qu’elle a
portés cette année. On voit trop ce qui manque à ces fruits hâtifs, tombés d’un arbre
trop jeune. Attendons la maturité pour condamner l’arbre. Mais, d’autre part, il n’v
aura que justice à reconnaître combien la première récolte est pauvre de promesses
pour l’avenir.

En effet, à parties ouvrages couronnés, que je suppose nécessairement les meilleurs,
peut-on fonder do légitimes espérances sur les œuvres des candidats évincés? Y a-t-il
là un moyen, je ne dis pas de talent, mais d’étude sérieuse? Une réponse affirmative
dépasserait évidemment les bornes de l'illusion permise.

Mais, dira-t-on, les sujets n’étaient pas favorables — sans doute, et l’Institut, auquel
on reprochait témérairement le choix de ses sujets, en a peu trouvé d’aussi étranges.
La sculpture avait à représenter l’événement qui amena la fondation de Marseille. Les
ambassadeurs phocéens viennent trouver le roi des Salves, Nannus, qui, ce jour-là,
mariait sa fille : on ne dit pas avec qui. A la vue d’un Grec, la jeune Giptis s’enflamme et
 
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