Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (19.1865)

LA GRAVURE

LA LITHOGRAPHIE ET LA PHOTOGRAPHIE

AU SALON DE 1865

’ii. fallait prendre au sérieux la Gravure,
telle qu’elle est représentée au Salon de
\ 865, il ne resterait plus qu’à écrire en
tête de cet article : Consummatum est...
tout est fini ! et à se livrer à de longues
lamentations! Mais, en matière de critique,
la philosophie doit l’emporter sur le sen-
timent. Si les conseils n’ont qu’une in-
fluence limitée, les lamentations sont plus
vaines encore. Les larmes que nous au-
rions versées dans les deux grandes salles
qui ont été consacrées cette année à l’exhibition des gravures au burin,
à l’eau-forte ou sur bois ainsi que des lithographies, n’auraient eu d’ail-
leurs pour témoins que les gardiens du Palais. Le public ne s’aven-
ture qu’avec prudence dans ces steppes gris et froids, dest avec une
tranquillité idéale que nous avons pu recueillir nos notes. Ce n’est qu’avec
un véritable sentiment de tristesse que nous les transcrivons, car il
semble que le public soit prêt à oublier sans retour cette forme de l’Art.

Dans nos précédents comptes rendus nous avons déjà poussé ce cri :
la Gravure se meurt! et nous ne reviendrons pas sur les causes nom-
breuses et redoutables qui menacent de plus en plus vivement un art qui
a été l’honneur de la France et qui sera toujours l’honneur d’un grand
pays. Nous l’avons dit et nous le répétons : alors que, pour ne citer