Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (19.1865)

PREMIER TESTAMENT DE BENOIT BORDONO

PEINTRE EN MINIATURE1

1529, le 10 avril, à Venise.

e 10 avril 1529. Indiction deuxième. A Rialto.

Attendu que la vie de l’homme est dans la main
de Dieu, et qu’il n’y a, dans ce monde éphémère,
rien de plus certain que la mort, rien de plus in-
certain que l’heure de son arrivée ; mû par cette
considération, moi, Benoît Bordono, peintre en mi-
niature, de la paroisse de Saint-Étienne-le-Confesseur, sain d’es-
prit et d’intelligence, par la grâce de Dieu, bien que retenu au lit
par la maladie ; voulant disposer de mes biens de peur d’être surpris
par la mort et dans la crainte d’un accident imprévu, j’ai fait mander
auprès de moi Louis Schinelli, prêtre, fils de feu Pierre, attaché à l’é-
glise de Sainte-Marie Formose et notaire à Venise, et je l’ai prié de ré-
diger le présent testament, de le compléter et de le valider, après ma
mort, par les formules nécessaires et conformes aux lois et statuts de
la cité de Venise.

En premier lieu, je recommande humblement et dévotement mon âme
au Très-Haut, mon créateur, à sa sainte mère la Vierge Marie, et à toute
la cour céleste.

J’institue et je désigne pour mon unique exécutrice testamentaire Ca-
mille, ma fille bien-aimée, qui prendra soin après ma mort de remplir

1. L’original est en latin.

XIX.

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