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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 19.1865

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Nr. 6
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Bulletin mensuel: November 1865
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https://doi.org/10.11588/diglit.18741#0589

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BULLETIN MENSUEL

NOVEMBRE 186S


oi'R tous ceux qui ont vu ie cabinet des Antiques de la Bibliothèque
impériale, tel qu’il existait hier, c’est un événement que la nouvelle
installation de ses trésors. Un local insuffisant en rendait l’abord difficile.
Quand la générosité de quelque donateur venait y verser des richesses
inattendues, on n’arrivait à les classer que par des tours de force d'encombrement.
Aujourd’hui toute la collection prend ses aises dans un local provisoire encore, nous
l’espérons, mais où du moins on ne lut a pas trop marchandé la place.

C’est au premier étage des constructions neuves de la Bibliothèque, sur la rue
Richelieu, qu’une longue galerie a reçu ce précieux dépôt. Un escalier particulier la
dessert, et de doubles portes, soigneusement fermées, la défendent. Au rez-de-chaussée
ont été disposés quelques monuments antiques, tels que le zodiaque de Denderah et la
chambre des rois de Karnac, devenue là, plus que jamais, une chambre obscure. Des
stèles, des fragments épigraphiques garnissent les parois de l’escalier. Aux angles,
deux grands vases de Ceri, donnés par le prince Torlonia, étalent leurs panses cannelées.
La galerie se divise en deux parties. Celle de droite est réservée aux libéralités du duc
de Luvnes, et la place d’honneur y appartient, comme de juste, à ce magnifique torse
de femme, en marbre blanc, qui semble l’ébauche d’une sœur de la Vénus de
Milo. La partie gauche, beaucoup plus longue, a reçu tout le reste de la collection,
c’est-à-dire l’ancien cabinet des Antiques, accru de ses acquisitions, de ses trouvailles,
et de ce qu’y ont apporté, à diverses époques, de généreux donateurs, dont le der-
nier est M. le vicomte de Janzé. Il y a là des richesses vraiment royales. L’esprit le
plus indifférent se sent saisi d’admiration •: pour le plaisir de les contempler, on devien-
drait antiquaire.

Au milieu de la galerie, une vitrine d’honneur montre, isolés dans des compar-
timents voisins, les sept merveilles du cabinet de France, c’est-à-dire le grand camée
de l'apothéose d’Auguste, la coupe des Ptolémées, la nef en sardonyx antique, la coupe
en or de Chosroès, le vase et le plateau de Gourdon, la patère de Rennes, et le buste
en agate de Constantin le Grand. A part le vase et le plateau de Gourdon et la patère
de Rennes, on sait que ces objets étaient conservés comme des reliques dans les trésors
de l’abbaye de Saint-Denis et de la Sainte-Chapelle. Les socles recouverts de soie
bleue qui les supportent ont reçu par surcroît les bijoux antiques en or les plus pré-
cieux. Ainsi composé, ce dressoir est à lui seul un trésor sans égal.

Plus loin se trouvent réunis les objets émargent, découverts à Bernav, qui formaient
ce que l’on pourrait appeler la sacristie d’un temple de Mercure, collection unique à
 
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