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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 19.1865

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Bulletin mensuel: Juin 1865
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https://doi.org/10.11588/diglit.18741#0105

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BULLETIN MENSUEL

JUIN 1865

a diffusion du goût me paraît un des faits les plus caractéristiques de
notre temps. Ce n’est pas seulement à Paris que vous verrez l’art pé-
nétrer dans la vie privée, c’est aussi, et plus encore peut-être, en
province. Le nombre des amateurs s’y accroît de jour en jour. Mais
tandis qu’à Paris, l'amateur ressemble trop souvent à un ontreposi-
taire qui achète d une main et revend de l’autre, en province les deux mains
s’accordent à garder les trésors acquis. Paris jouit, la province conserve. Quand l’excès
des jouissances aura blasé Paris, la province restera riche et formera un vaste musée de
merveilles.

Naguère j’étais à Beauvais, où M. de Laherche me faisait les honneurs de sa collec-
tion avec une sympathique bonne grâce. Tout ce que l’art a marqué au coin de la
b 'auté ou du charme est sur de trouver là un asile. Tableaux, marbres, terres cuites,
boiseries, ces vieux meubles que le ciseau a animés, les chefs-d’œuvre de la serrurerie
d’un autre temps, les antiquités locales, ces tapisseries des fables de La Fontaine où
l’animalier Oudry se monlre si grand paysagiste, et ces mille riens qui sont tout pour
le véritable amateur, boîtes, miniatures, bijoux, dentelles, non-seulement les pages et
les mots, mais les virgules de l’histoire, tout ce mobilier parlant couvre les murs et
garnit les salons. La porcelaine est sur le buffet, la faïence sur la table. On mange
dans le Rouen et le Marseille. Le Strasbourg apparaît au dessert. Le Saxe fournit le
moutardier, le Sèvres verse le café et le Japon offre le sucre. Que notre ami Champfleury
aille à Beauvais, M. de Laherche peut lui servir un festin à trois services rien que dans
ces assiettes de la Révolution qui valent pour lui la vaisselle plate.

11 y a quelques jours, à Alençon, môme surprise. Seulement, ce n’est pas chez eux
que je visitais les amateurs. Us se présentent là en bloc, et leurs diverses collections
n’en font plus qu’une, augmentée encore du contingent des villes voisines, riche et
précieuse exposition où rien ne manque etqui prouve combien le goût des belles choses
compte d’adeptes à Alençon. Parcourez le catalogue, vous y verrez que M. de Cour-
tilloles a apporté une série d’antiquités assyriennes, grecques, celtiques, gallo-
romaines, romaines, mérovingiennes, qui n’occupe pas moins de 92 numéros. Les
faïences de M. Auguste Dupont font passer sous vos yeux près de cent spécimens de
 
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