Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 19.1865

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Bulletin mensuel: Juin 1865
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18741#0106

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
100

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

toutes les fabriques, depuis Nevers, Rennes et Sincenv, jusqu’à Niderviller, le Pré-
d’Auge, Ligron, Courcelles, Alençon, Armentières, etc. M. Hupier a fourni toute une
collection de monnaies, M. Léon de la Sicotière une collection d’autographes, M. de
Chennovières une collection de dessins des maîtres français Je ne veux pas citer tous
les amateurs les uns après les autres. Ce qui me frappe, c’est la générosité avec laquelle
chacun a concouru, c’est l’abondance d’objets catalogués sous le même nom
(M. Libert remplit soixante et quinze numéros, M. Daunou cinquante, etc.); c’est aussi
la variété de ces objets, là des antiques, ici des bijoux, du xne et du xmi" siècle
(M. Lecointre), plus loin des guipures et dentelles (M. Leguay), ailleurs des reliques
historiques (M. Yatel), et un choix de plus de 300 médailles, monnaies, jetons, bou-
tons et tabatières relatifs à l’histoire do la Révolution française (M. de Liesville).
D’autres, pour meubler l’Exposition, ont démeublé leurs châteaux, M. le comte de la
Ferrière, M. le baron Patu de Saint-Vincent, M. le comte de Tertu, etc., et c’est plaisir
de voir tout ce que renferme un château bien meublé. Au milieu de tant de curiosités
qui se disputent l’attention, il devient difficile de trouver sa route. On me permettra
de ne mentionner qu’un très-petit nombre d’objets notés au passage comme les plus
précieux par le travail, la rareté ou l’intérêt historique.

Plusieurs meubles en bois sculptés, buffets, coffres et bahuts, mériteraient de nous
arrêter. Remarquons seulement un grand retable qui appartient à M. le duc d’Audif-
fret-Pasquier et qui provient, dit-on, de l’église souterraine de Saint-Bavon à Gand.
On sait avec quelle adresse merveilleuse l’art flamand a taillé le bois. Les six scènes
de la Passion que représente ce retable font honneur au ciseau du xvie siècle qui les a
sculptées. Et toutefois, au point de vue de l’art pur, je préférerai deux petits panneaux
(n° 477) où l’école de Fontainebleau a jeté un Neptune et une Proserpine. A la même
époque se rattachent deux coffrets, l’un en fer ciselé (n° 419), d’un goût franco-alle-
mand, l’autre en ébène incrusté d’ivoire (n° 627), qui a appartenu à la duchesse
d’Alençon. L’artiste, dont le sang français n’était pas sans mélange, y a figuré, autour
de l’histoire de Diane et Actéon, les différents tempéraments de l'amour, le colérique,
le sanguin, le flegmatique et le mélancolique. Quant aux meubles, les plus beaux,
assurément, sont un cabinet du temps de Louis XIII, et un bureau que l'on peut
croire sorti des mains de Boule, tant l’écaille rouge et le cuivre s’y marient en fines
découpures reproduisant les fantaisies familières à Gillot et à Watteau, singes, renards,
amours en costume bizarre. Les tapisseries n’ont rien de plus précieux que douze
morceaux de gouttières de lit, sur lesquels la main d’un brodeur contemporain de
Henri II a peint en laines brillantes, en soie, en or, en argent, en perles et pierres
fines, un motif d'ornement exquis où se jouent des chimères, des satyres,
des sirènes, tous les monstres favoris du décor. Ces fragments font pâlir les hautes
lisses de M. Lottin de Laval, si remarquables pourtant, l’une d’Arras, réprésentant le
Uanquet des Dieux avec une légende explicative en caractères gothiques, l’autre
des Gobelins représentant Samson au banquet des Philistins, devant une Dalila dont
les traits rappellent ceux d’Anne d’Autriche.

Parmi les travaux de l’émaillerie, signalons de préférence une plaque byzantine
portant un Christ docteur (n° 638), un poignard oriental (n° 86), qui se cache dans un
fourreau couvert d’émaux cloisonnés d'un goût riche et brillant, et un couvert de table
du xvie siècle, où l’émail recouvre, des tons les plus délicats, les figurines finement
ciselées par lesquelles les lames se relient aux manches enlapis-lazuli. M.de la Sicotière
est le possesseur de ce bijou. Les porcelaines de la Chine et du Japon ne manquent
 
Annotationen