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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 19.1865

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Tintoretto: Testament de Jacobo di Robusti dit Tintoret (1594)
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https://doi.org/10.11588/diglit.18741#0103

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TESTAMENT DU TINTORET.

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prié d’écrire le présent testament, expression de ma dernière volonté,
de le compléter et de le valider, après ma mort, par les additions et les
formules prescrites par les statuts et coutumes de Venise.

En premier lieu, je recommande mon âme au Dieu éternel, à notre
sauveur Jésus-Christ, à la glorieuse vierge Marie et à toute la cour
céleste.

J’institue mes héritiers universels mes enfants des deux sexes, mais
sous les clauses et conditions désignées ci-après.

Je veux que tous les objets concernant ma profession appartiennent à
mon fds Dominique, mais je veux que leur usage, en particulier ceux qui
servent à l’étude môme de mon art, soit commun à lui et à mon fils Marc,
tant qu’ils vivront ensemble en bons frères, dans la concorde et l’amitié.

Je veux que mon fils Dominique termine de sa main celles de mes
œuvres qui seront restées inachevées, avec le soin et le zèle qu’il a tou-
jours mis à coopérer à un grand nombre de mes travaux.

Je prie mon fds Marc de vivre en paix avec son frère, et de ne pas
renoncer à l’exercice de la même profession, mais de venir en aide à la
famille par une occupation si noble et si honorable.

Je veux que ma bien-aimée femme Faustine Episcopi ait la libre dis-
position, la propriété et l’usufruit de toute ma fortune; quelle soit ma
seule exécutrice testamentaire, et la tutrice de mes enfants, qui sont les
siens, durant toute sa vie. Je veux qu’elle ait, en outre, la faculté de pré-
lever sur la masse de mes biens, tant meubles qu’immeubles situés dans
la ville, les sommes qui lui paraîtront nécessaires pour doter mes filles
Octavie et Laure, ou pour les faire entrer en religion , et cela aussi bien
de son vivant que par disposition testamentaire. Ceux de mes fils ou de
mes filles qui s’écarteront de l’obéissance due à leur mère, seront et
demeureront privés de tous droits sur mon héritage. Je veux que ma sus-
dite épouse puisse, dans son testament, assigner à chacun de mes fils et
de mes filles la part qui lui semblera convenable, car je connais toute sa
sagesse et tout son mérite. Tant qu’elle vivra, aucun de mes enfants ne
pourra, sous quelque motif que ce soit, demander ni attribution, ni par-
tage, ni portion séparée de mes biens; mais elle sera libre de faire à ce
sujet ce qui lui paraîtra bon, tant de son vivant que dans son testament.

Je déclare avoir reçu cent cinquante ducats, et de plus, en objets d’or,
d'argent ou meubles, une valeur totale de trois cent cinquante ducats,
provenant de la succession laissée à ma femme par sa grand-mère.

Je déclare avoir été mis en possession de la part des biens meubles
de messire Pierre Episcopi, mon beau-frère, qui revenaient à ma femme
comme héritière de son frère, et dont le montant a été fixé dans l’inven-

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XIX.
 
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