Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 19.1865

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Dürer, Albrecht; Narrey, Charles [Hrsg.]: Lettres confidentielles d'Albert Dürer à Bilibard Pirkeimer: traduites de l'allemand sur les pièces originales
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18741#0112

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
106

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

pour le moindre service, et des amis sérieux m’ont assuré qu’il est pru-
dent de se garer d’eux, — ils se moquent de tout, attendu qu’ils sont
maîtres de la place. — Tout le monde est d’accord pour déclarer que Ton
trouve à Francfort de plus beaux objets à meilleur prix qu’à Venise.

Les livres que vous m’avez demandés sont expédiés, vous les recevrez
bientôt, et si vous avez besoin d’autres choses, faites-le moi savoir, je
me ferai un plaisir de vous les envoyer. Fasse le ciel que je puisse vous
rendre un jour un vrai service, car je reconnais que je vous dois beau-
coup. Je vous en prie, ne vous impatientez pas trop, cette dette me
préoccupe plus que vous, j’en suis certain. Si Dieu me vient en aide, je
vous payerai prochainement en vous conservant une éternelle reconnais-
sance. Car les Allemands1 m’ont commandé un tableau2 qu’ils me paye-
ront cent dix florins rhénans, et je n’aurai que cinq florins de frais.

Je me mettrai à l’ouvrage tout de suite, j’esquisserai mon tableau en
huit jours, et dans un mois il pourra figurer sur l’autel. En épargnant
tout cet argent, je serai en mesure de vous payer, car je ne crois pas qu’il
soit nécessaire d’envoyer rien en ce moment à ma mère et à ma femme.
J’ai laissé à ma mère dix florins, elle en a reçu neuf ou dix pour des
objets d’art, le marchand de fil d’archal lui en a payé douze. Je lui en ai
encore envoyé neuf par l’entremise de Bastien Imlioff, et elle n’a dû
payer que sept florins à Gartner pour ses gages. Quant à ma femme, je
lui ai donné douze florins, elle en a reçu treize autres, ce qui fait
vingt-cinq. Je pense donc également quelle n’a besoin de rien; et s’il
lui manque quelque chose, le beau-frère n’a qu'à l’aider jusqu’à mon
retour; alors je le rembourserais intégralement.

Sur ce je me recommande instamment à votre bon souvenir.

Datée de “Venise, le saint jour des rois 1506.

Saluez de ma part Étienne Baumgartner et les autres personnes qui
s’informeront de moi.

ALBERT DURER.

LETTRE II.

Je vous présente mes respects, mon cher monsieur Pirkeimer, j’espère
que vous jouissez d’une bonne santé, et je le souhaite aussi sincèrement
que s’il s’agissait de la mienne propre.

Il veut, parler sans doute d’une communauté allemande, qui existait alors à
Venise.

2. C’était le Martyre de saint Bartholomé. Ce tableau fut acheté plus tard par le
roi de Bohème Rodolphe II, qui le plaça dans la galerie de Prague.
 
Annotationen