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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 19.1865

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Nr. 2
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Dürer, Albrecht; Narrey, Charles [Hrsg.]: Lettres confidentielles d'Albert Dürer à Bilibard Pirkeimer: traduites de l'allemand sur les pièces originales
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https://doi.org/10.11588/diglit.18741#0114

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108

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Jacob1, Antoine Kolb seul jure ses grands dieux qu’il n’y a pas de meil-
leur peintre au monde que Jacob. Ici on se moque de lui, et cependant il
reste de son opinion.

J’ai commencé à travailler à mon tableau, c’est-à-dire que je l’ai
esquissé, mais mes mains ont été si malades qu’il m’a été impossible de
travailler sérieusement. J’ai laissé passer cette mauvaise disposition ; ne
m’en veuillez pas et devenez rangé comme moi, mais vous ne voulez
jamais suivre mes conseils.

Mon cher, il me serait agréable de savoir si aucune des personnes
que vous aimez n’est morte, celle qui habite près de l’eau, ou celle qui

Écrite à Venise, à 9 heures2 du soir, le samedi après la Chandeleur.
1506.

Présentez mes services à Étienne Baumgartner, à Harstorfer et à Fal-
kamer.

ALBERT DURER.

'1. Albert Durer parle-t-il de Jacob Walch ou de Jacob Elsner, l’artiste universel
dont Neudorffer dit : « Ce Jacob Elsner était un homme d’un commerce agréable que
les patriciens recherchaient fort. 11 jouait admirablement du luth et vivait dans l’inti-
mité des habiles organistes Sébastien Irnhoff, Guillaume llaller et Laurent Stauber. Il
peignit leurs portraits, illumina leurs beaux livres, dessina les blasons que l’empereur
et les rois leur avaient donnés et fit nombre d’autres petits travaux pour eux. Personne
de son temps ne savait peindre l’or comme lui. » Le docteur Frédéric Campe croit
qu’il est question d’Elsner. « Albert Durer, dit-il, parlerait avec plus de respect de son
honorable prédécesseur Jacob Walch ou le Walche. » Le respect n’a rien à faire ici.
Albert Durer donne son opinion sur les peintres italiens, et s’il attaque quelqu’un, c’est
Antoine Kolb, dont le zèle amical est en effet un peu bien exagéré.

M. Passavant déclare nettement qu’il s’agit ici d’un tableau de Jacob Walch
qui venait, grâce à Kolb, d’obtenir une situation auprès de Philippe de Bourgogne. Il
ajoute qu’Albert Durer avait peut-être sollicité cette situation. Pourquoi cette supposi-
tion toute gratuite? L’appréciation d’Albert Durer n’était que juste. « Jacob Walch, dit
Jacob de Barbarj, dit le maître au caducée, avait du talent, mais il était loin d’égaler les
maîtres italiens. » (Voir le travail de M. Émile Galiclion sur ce peintre. Gazette des
Beaux-Arts, t. XI, p. 314, n° 456.)

2. Minuit, et demi de notre temps.
 
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