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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 19.1865

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Nr. 2
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Guiffrey, Jules: Les vielles maisons flamandes de la ville d'Ypres
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https://doi.org/10.11588/diglit.18741#0187

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VIEILLES MAISONS FLAMANDES.

179

Peintre d’histoire et admirateur exalté de l’art naïf et charmant du moyen âge,
M. Fr. Bœhm devait plaire de prime abord au poëte éminent qui lui rendait visite.
Aussi l’entretien dura plusieurs heures, et le poëte comme l’artiste emportèrent de
leur entrevue le meilleur souvenir. En effet, celui-ci, ravi de l’admiration de M. V.
Hugo pour les dessins de son fds, lui en promettait quelques copies et lui expédiait
aussitôt le calque des vieilles maisons les plus curieuses au double point de vue de
l’archéologie et de l'art.

Peu après, il recevait la lettre suivante :

Hauteville-House, 6 novembre 1864.

Vous êtes, Monsieur, un noble et digne artiste. Je suis enchanté de vous avoir serré la
main ; les onze calques que vous avez la bonne grâce de m’envoyer me sont précieux; ils me
rappellent votre intéressante ville et le beau talent de Monsieur votre fils. Ces charmantes
vieilles maisons ne sont pas mortes, elles vivent dans ces dessins excellents.

Ces dessins sont lâ pour guider les reconstructeurs le jour où une municipalité intelligente
voudrait doter Ypres d’une place unique, en groupant en quadrilatère toutes les belles façades
disparues.

Votre digne fils a bien mérité de l’art, comme je vous le disais en vous quittant. Je vous
félicite de votre fils et je le félicite de son père. — Croyez ît toute ma cordialité.

Victor Hugo.

.4 Monsieur F. Bœhm, artiste peintre, à Ypres.

Après avoir feuilleté les croquis de M. A. Bœhm, nous pouvons témoigner que les
éloges de .M. V. Hugo ne sont pas de ces louanges banales dictées par une complai-
sante politesse ou des remercîments. Nous retrouvons dans cette lettre la traduction
de notre impression personnelle. Bien d’outré ni d’exagéré dans cette appréciation;
le poëte l’a dit avec justesse : ces vieilles maisons vivent dans ces dessins excel-
lents. En effet, se gardant également de l’exactitude sèche et minutieuse d’un croquis
d’architecture et de la liberté souvent infidèle d’une étude d’après nature, l’artiste a su
concilier une extrême précision avec une certaine largeur d’exécution et donner à ses
croquis un cachet vraiment artistique.

Nous doutons qu’il prenne jamais fantaisie à la municipalité de la ville d’Ypres de
mettre à exécution le plan grandiose de M. V. Hugo et de créer à ses frais cette place
unique qu’il demande; mais certainement si les ressources des magistrats leur permet-
taient d’entreprendre la réalisation de cette idée, ils n’auraient qu’à copier strictement
les dessins conservés au musée, et on verrait renaître la vieille commune du moyen
âge telle qu’elle était après J’époque de sa plus grande splendeur.

Mais ne soyons pas si exigeants; demandons seulement à la municipalité de la ville
d’Ypres de conserver et d’entretenir les monuments précieux encore subsistants. Quant
aux croquis en question, nous proposerons un projet, moins grandiose, il est vrai, et
moins splendide que celui de l’illustre voyageur, mais aussi bien plus réalisable, et
en quelque sorte plus utile dans ses résultats. Nous nous étonnons qu’il ne soit encore
venu à personne l’idée de publier cette suite intéressante. La Belgique ne manque ce-
pendant pas d’éditeurs intelligents. Par la gravure ou la photographie, ils popularisent
 
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