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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 19.1865

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Nr. 3
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Blanc, Charles: L' Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.18741#0202

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

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mouvement de régénération qui se prépare et dont nous voulons entre-
tenir nos lecteurs. En visitant une contrée si rapprochée de nous par la
géographie et si éloignée par les mœurs, nous avons appris ce que
peuvent, dans la liberté de leur action, quelques hommes de bonne
volonté, quelques citoyens généreusement dévoués au bien public, et
cet enseignement se trouve résumé avec force dans les paroles, souvent
citées, d’un souverain qui a passé en Angleterre une partie de sa vie, et
qui en a rapporté quelques-unes des idées anglaises : « L’initiative indi-
viduelle, s’exerçant avec une infatigable ardeur, dispense le gouver-
nement d’être le seul promoteur des forces vitales d’une nation... Sti-
mulez donc chez les individus une spontanéité énergique pour tout ce
qui est beau et utile. Telle est votre tâche. » Mais à cet échange d’idées
et de marchandises, de ballots et de coutumes, qui est devenu continuel,
depuis que la pensée, côte à côte avec le commerce, est admise de part
et d’autre en libre pratique, à cet échange, les deux peuples ont gagné
encore de se mieux connaître, et pour ne parler ici que des questions
d’art, la France en a tiré cet avantage, qu’elle a constaté à la fois le
progrès de ses voisins et sa propre décadence, ou du moins, elle a com-
pris qu’en matière d’élégance et de bon goût, l’industrie française
n’avançait point, et que, dans l’état de l’Europe, ne pas avancer, c’était
reculer.

Il y a trois ans, à la suite de l’Exposition universelle de 18(52, le
rapporteur de la section française du jury international, M. Mérimée,
s’exprimait ainsi : « Depuis l’Exposition universelle de 1851, et même
depuis celle de 1855, des progrès immenses ont eu lieu dans toute
l’Europe, et bien que nous ne soyons pas demeurés stationnaires, nous
ne pouvons nous dissimuler que l’avance que nous avions prise a dimi-
nué, qu’elle tend même à s’effacer. Au milieu des succès obtenus par nos
fabricants, c’est un devoir pour nous de leur rappeler qu’une défaite
est possible, qu’elle serait même à prévoir dans un avenir peu éloigné,
si dès à présent ils ne faisaient pas tous leurs efforts pour conserver une
suprématie qu’on ne garde qu’à la condition de se perfectionner sans
cesse. L’industrie anglaise, en particulier, très-arriérée au point de vue
de l’art, lors de l’Exposition de 1851, a l'ait depuis dix ans des progrès
prodigieux, et si elle continuait à marcher du même pas, nous pour-
rions être bientôt dépassés1. »

C’étaient là de graves avertissements : ils ont été entendus. Il s’est

1. Exposition universelle de 1862. Rapport des membres de la section du jury
international, classe xxx, section 1. Rapport de M. Prospcr Mérimée.
 
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