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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 19.1865

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Gersaint, René: Exposition des œuvres contemporaines: Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.18741#0391

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GAZKTTK D ES R MA U X - A RTS.

rie de table, de manière à éblouir un nabab ou un maître d'hôtel suisse.
MM. Froment-Meurice, dont le nom seul est une grande gloire, ont choisi
dans leur magasin, à part quelques bijoux d’une simplicité etd’un charme
tout à fait attrayants, des modèles qui leur ont valu d’éclatants succès,
mais qui ont vieilli par l’aspect. Ce n’est là, du reste, qu’une critique
incidente, car l’exécution est toujours très-soignée dans le détail et les
petites'figures émaillées sont souvent d’un haut style.

Avons-nous besoin de l’avouer, c’est ce qui est jeune et hardi qui
nous attire et nous retient toujours, et nous prendrions volontiers pour
devise le « En avant » des Américains. Est-ce illusion, est-ce fatigue du
passé, mais l’avenir nous apparaît toujours plein de promesses et de sur-
prises? N’était-ce point, il y a quatre ans, une promesse que cette Union
centrale? et les sages ne branlaient-ils point prudemment la tête en lui
voyant faire ses premiers pas? L’une de ses plus grandes hardiesses
fut la revendication de la personnalité des coopérateurs du succès des
grandes maisons. On sait de quel visage irrité certains fabricants accueil-
lirent ceux de leurs artistes, dessinateurs, peintres ou modeleurs qui
avancèrent un beau jour l’insoutenable prétention de signer leurs
œuvres. MM. Fannière frères, après avoir longtemps livré anonymement
leurs plus belles œuvres, se lassèrent un jour de ce métier de dupe,
s’insurgèrent et ne trouvèrent plus que des portes closes. En 1862,
ils furent très-remarqués à Londres ; l’un compose et modèle, et l’autre
plus particulièrement exécute au repoussé et au burin. Cette année, ils
ont exposé, et, dès la première promenade, l’Empereur a acquis la pièce
la plus intéressante de leur vitrine, un Pot à bière, un tonneau autour
duquel serpente une branche de houblon. Voilà donc le principe con-
sacré. La vitrine de MM. Fannière, modeste, trop modeste même, prime à
notre sens toute l’Exposition. Elle renferme des bijoux, hibou, serpents
enlacés, pigeon qui se rengorge d’une tournure tout à fait cavalière; un
service d’argenterie, carafes, coupes à fruits pour un grand seigneur
russe, et un service à thé style Louis XVI en argent, qui vaut pour la
largeur de l’ornementation, la souplesse des contours, la sûreté du burin,
tout ce que l’art des maîtres orfèvres nous a laissé de meilleur. Outre
que MM. Fannière savent très-habilement employer le procédé difficile
du repoussé, leur ciselet et leur burin, qui viennent pour achever le con-
tour ou le modelé, ont un accent des plus personnels. Cette largeur de
travail se retrouve rarement.

Arrivé au terme de cette longue promenade, nous craignons que le
lecteur ne trouve que nous avons donné plus d’affirmations que de
raisons. Nous avions à parler de fabricants ou d’industriels tels que
 
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