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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 19.1865

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Nr. 6
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Darcel, Alfred: Musée rétrospectif, [6], Le Moyen Âge et la Renaissance: Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.18741#0523

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508

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

légende des onze mille vierges, si vénérées sur les bords du Rhin, témoins
de leurs miraculeux voyages et de leur martyre.

Sur l’ombilic, la petite Ursule est assise sur les genoux du roi de
Bretagne, son père, qui lui donne les premières notions de la religion
chrétienne, ainsi que l’explique ce vers léonin :

VRSVLA SOLLICITE SACRA DISCIT DOGMATA VITAE.

La scène est effacée en partie par le contact des monnaies, petites et
grosses, que les quêteurs ont reçues pendant un grand nombre d’années
dans ce bassin, qui doit avoir passé par quelque sacristie; mais on dis-
tingue parfaitement la riche architecture supportée par deux colonnes,
ornées de draperies, qui surmontent le trône du roi.

Sur le fond du bassin et vers le bord, six scènes, séparées par des
colonnes entourées de draperies, représentent le voyage à Rome d’Ursule
et de ses compagnes, qui s’arrêtent d’abord à Cologne (Agrippina), qu’il-
lustrera au retour leur martyre, puis à Bâle, ainsi que l’expliquent six
vers léonins gravés contre la marge.

La légende s’arrête là, et nous devons supposer que la suite devait se
trouver soit sur l’aiguière, dont l’ombilic de ce plateau nous fait sup-
poser l’existence, soit sur un autre bassin semblable qui, complétant
celui-ci, formait ces gémellions, avec lesquels pendant le moyen âge on
« donnait à laver » avant les repas.

L’archéologie pourra tirer de l’étude du bassin de M. Signol de pré-
cieuses indications pour l’histoire du costume et celle des constructions
navales, en même temps que pour l’histoire du dessin et de la gravure.

Le désir de donner plus d’accent à ces intailles fit remplir leurs traits
d’une matière solide. Parfois ce fut un métal que l’on y incrusta, surtout
dans l’antiquité. De là naquit la damasquinerie, qui, toujours pratiquée
en Orient, nous est revenue à la renaissance dans les œuvres des Azzimi-
nistes. Mais à toutes les époques du moyen âge, on préféra employer une
matière qui, pénétrant facilement dans tous les traits de la gravure,
était solidifiée et fixée par le feu. C’était le nielle, qui a généralement
l’argent pour excipient.

On pourrait écrire l’histoire du nielle depuis l’époque romaine, à
l'aide des textes et des monuments; et, parmi ces derniers, le moins
important ne serait pas le reliquaire de Thomas Becket, que nous
publions ici presque dans la grandeur de l’original.

Cette précieuse boîte, une des raretés de la collection de M. Ger-
meau, qui en possède tant, représente sur la face que montre notre
dessin le martyre du plus intrigant des saints, comme un historien l’a
 
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