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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 19.1865

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Nr. 6
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Mantz, Paul: Musée rétrospectif, [7], Le Renaissance et les temps modernes: Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.18741#0564

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LA RENAISSANCE ET LES TEMPS MODERNES. 5/|7

jou jusqu’au meuble, depuis la statue jusqu’à l’éventail. Et, dans cette
énumération de choses à apprendre, ou tout au moins à étudier, nous
n’avions garde d’oublier les médailles. Rien n’en dit autant sur le passé
que ces monuments d’or ou de bronze, que l’art a marqués de sa puis-
sante empreinte, et qui, racontant les événements et les hommes, gar-
dent l’éternel souvenir des félicités d’un peuple, de ses malheurs, de sa
reconnaissance pour les services rendus, quelquefois même de ses lâches
complaisances pour les favoris de la fortune. Mais étudier à loisir les
œuvres de la numismatique, depuis la Renaissance jusqu’à la Révolution,
ce serait presque faire un livre : alors même qu’on se bornerait à exa-
miner les pièces exposées au musée rétrospectif, la matière demeurerait
trop diverse et trop riche : ici encore il faut éliminer et choisir.

Lorsqu’il s’agit d’un art qui a ses origines dans la sculpture et qui, à
bien des égards, n’est qu’une forme du bas-relief, il est naturel que le
génie italien domine de toute sa hauteur et fournisse le type caracté-
ristique. L’évidence parle trop haut pour qu’on hésite à l’écrire : les plus
belles médailles sont les médailles italiennes et particulièrement celles
du xvc siècle. Le Pisan et son école ont dit le mot définitif, et depuis
l'heure où ils ont inscrit dans le cuivre de si farouches effigies jusqu’à
la période moderne, ce grand art a été s’amoindrissant toujours. Hélas!
c’est un triste chemin que celui qui commence au monumental pour
aboutir au charmant ! Cette pente, c’est celle qu’ont suivie les faiseurs
de médailles. Nous nous en étions doutés jadis lorsque nous admirions
dans la collection de M. Rattier de si beaux exemplaires des œuvres des
grands maîtres du xve siècle ; nous en sommes sûrs aujourd’hui que nous
pouvons combiner avec nos souvenirs les leçons qui nous sont offertes
au musée rétrospectif. 11 reste l’artiste par excellence, celui dont les
bronzes sont signés : Pisanus piclor ou O pus Pisani pictoris. Les in-
scriptions relevées sur les médailles de II. Rattier nous donnent la date
de 1446 pour le portrait de Maserano et celle de 146/i pour le buste de
Lionel d’Este. Ces deux dates extrêmes font supposer une longue pé-
riode de travail. On peut voir la dernière de ces médailles à l’exposition ;
on y peut voir aussi, dans les vitrines de MM. Signol et Maystre, un
exemplaire du portrait de l’artiste, avec son bonnet retombant sur le
front, et, en exergue, les mots : Pisanus piclor. Nous aimons la face
rébarbative de ce dur ouvrier du métal qui a lui-même modelé ses traits
avec une sorte de grandeur familière, et un accent qui reste intime dans
sa mystérieuse solennité.

On sait combien sont encore confuses les notions qu’on possède sur
les médailles italiennes de la fin du xvc siècle. Peu de noms nous ont
 
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