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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 19.1865

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Nr. 6
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Bulletin mensuel: November 1865
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https://doi.org/10.11588/diglit.18741#0592

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

575

Entrons au Louvre : justement on vient d’y placer un portrait de Goya, don récent
de la famille Guillemardet. Il représente Ferdinand Guillemardet, ambassadeur de
France à Madrid sous le Directoire. C’est l’œuvre d’un coloriste de tempérament qui
voyait les tons de la nature dans leur richesse et qui savait les peindre dans leur rap-
port. Jamais un peintre français n’a si bien mis d'accord les trois couleurs nationales.
Goya jette le chapeau aux .plumes tricolores sur une table jaune, tout contre l’écharpe
tricolore du personnage assis sur une chaise jaune et entièrement vêtu de bleu. Eh
bien ! ces tons disparates se fondent en un concerto brillant qui sonne doucement à
l’œil: on oublie que la tête, trop reflétée, prend l’aspect d’un vitrail rougeâtre, et l’on
se laisse aller au plaisir de voir vivre cette couleur, de même que l’on se plaît à suivre
à travers une eau transparente les jeux capricieux de la lumière.

LÉON LAGRANGE.

On nous adresse la lettre suivante :

Sans avoir aucune prétention à déterminer les formes et les termes dans lesquels
doit se faire une critique utile, il est facile de se rendre compte de l’influence qu’elle
peut exercer lorsqu’elle se produit sans réserve, dans des recueils accrédités comme
le vôtre. Je vous serai donc obligé de vouloir bien insérer dans votre prochain numéro,
et comme réponse à l’appréciation faite de mon exposition à l’Union centrale, (livrai-
son du 1er octobre) les termes de la conclusion du rapport adressé par M. Duban au
Conseil des bâtiments civils, suivis de l’avis du Conseil. Je ne vous parlerai que pour
mémoire des jugements favorables qui ont été portés sur moi par MM. Th. Gauthier,
Ducamp, Baudelaire, etc.

« Telles sont les observations que nous soumettons au Conseil sur l’ensemble des
« œuvres présentées à son examen. Loin d’atténuer le mérite des résultats obtenus,
« ces remarques critiques le confirment dans ce sens que la réussite des parties essen-
« tielles a rendu pour nous plus sensibles les imperfections inhérentes à toute tentative
« nouvelle. Nous pensons donc que le Conseil ne paraît donner à cet habile et persé-
« vérant artiste une preuve trop manifeste de son approbation et un encouragement
« trop vif à poursuivre ses recherches et à perfectionner son œuvre. Nos édifices
« publics y trouveront de précieux éléments de décoration et l’art français' réduit
« aujourd’hui à se défendre sur quelques points vis-à-vis de l’étranger, trouvera un
« auxiliaire puissant dans cet art régénéré, art qui, après tout, a été et est resté une
« des gloires de la France.

« Signe : Duba n. »

Et enfin l’avis du Conseil est ainsi conçu :

« Le Conseil après avoir entendu M. Duban, en son rapport sur les travaux de
« M. Baud et après examen des divers émaux mis sous ses yeux. Considérant que les
« efforts tentés par cet artiste sont signés du plus grand intérêt.

« Est d’avis :

« Que les émaux de M. Baud peuvent être très-utilement appliqués à la décoration
« des édifices publics et que cet artiste mérite d’être encouragé par l’administration.

« Le conseiller d’État, président. Signé: Alph. Gauthier,

« Le secrétaire, C. Salles. »

Recevez, etc.,

J. Baud.
 
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