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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 5.1872

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Nr. 4
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Fournier, Edouard: Les palais Brulés, [4]: Tuileries
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https://doi.org/10.11588/diglit.21407#0324

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LES PALAIS BRÛLÉS.

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réellement. Voici en effet ce qu’on lit dans une pièce des plus curieuses,
qui ne me semble pas avoir encore été citée, et dont une copie existe aux
manuscrits de la Bibliothèque, dans la collection Delamarre1 : « Noms
de MM. les surintendans des bastimens du Roy, tirez des comptes des
trésoriers des bastimens : 1566. -— Dame Marie de Pierre-Vive, dame
du Perron, l’une des dames ordinaires de la chambre de la Royne mère
du Roy, ordonnoit des bastimens des Tuilleries, suivant l’advis de M, Phi-
libert de l’Onne, qu’elle avoit commis pour visiter les dicts bastimens. »

Rien ne se faisait que sous son inspection et avec « son ordonnance-
ment », comme on dirait aujourd’hui.

Dès les premiers jours il fallut aviser à l’arrivage des matériaux,
d’autant plus difficile que, sauf le plâtre, alors fort peu employé, l’on ne
tirait presque rien de la rive droite, et qu’il n’y avait pas encore de pont
à proximité du Louvre et des Tuileries pour le passage de ce qu’on
tirait de la rive gauche.

Les pierres de liais et de cliquart qu’on employa pour les premières
assises, et qui furent toutes tirées de carrières en pleine campagne, du
côté de Vaugirard et du Mont de Parnasse (sic), durent, après avoir été
voiturées à travers le Pré-aux-Clercs, être passées en bateau jusqu’au
terrain même de la construction. On s’entendit pour cela avec les maîtres
mariniers de la Grenouillère. — On sait que c’est l’ancien nom du quai
d’Orsay. ■— Philibert de l’Orme signa le marché, mais avant lui intervint
Mme du Perron. Sa signature est la première sur le bail fait le 14 mai
1564, avec « les maistres passeurs d’eau », pour l’établissement « d’un
bac », au-devant des Tuileries, destiné à transporter « toutes les pierres,
matériaux, etc., pour le dict bastiinent ».

Constatons, — ce qu’on a sans doute déjà deviné, — que la longue et
tortueuse rue qui commence rue de Sèvres, presque à l’endroit même
d’où l’on tirait ces pierres et finit au quai, où on les embarquait, dut à
ce « bac des Tuileries » le nom qui lui fut donné lorsqu’elle n’était encore
qu’un chemin à travers champs, et que depuis elle a toujours gardé.

Comme la dépense devait être très-considérable et durer longtemps, la
reine avisa au moyen d’avoir un fonds spécial qui pût l’alimenter sans se
tarir. Elle se fit attribuer, ou plutôt s’attribua elle-même, car elle était
souveraine, ce qu’on appelait « les restes » dans la langue financière de
ce temps-là.

C’était le reliquat de ce que les officiers du trésor pouvaient avoir à
verser, après leurs comptes annuels, des sommes arriérées ou tardivement

1. Mss. de la Collection Delamarre, t. CXXXI, fol. 10, verso.

V. — 2e PÉRIODE. 40
 
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