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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 5.1872

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Nr. 6
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Darcel, Alfred: Les musées, [7], Les arts et les artistes pendant la Commune
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https://doi.org/10.11588/diglit.21407#0503

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

breuses copies des portraits officiels de l’empereur e : T" s l· drice
qu’ils rencontrèrent dans les ateliers du dépôt des mai

Nous pensons que les travaux individuels ne furent pc.
dans les ateliers. On avait d’autres préoccupations en
navrantes. Cependant le groupe d’artistes qui avaient en
des tableaux de Paris pendant le siège continua sous la
qu’il avait déjà commencé. On a vu dans les salons de M.
les tableaux à la détrempe dus à la collaboration de MM.

J. Didier, E. Laporte, A. Decaen, H. Dupray, et ceux que M.

Dumaresq a exécutés seul : nous n’avons point à les apprécier.

S’il prenait fantaisie à quelque artiste de reproduire des épisocn.
la prise de Paris par l’armée, nous lui en signalerions un, mais il lui fau-
drait pour le peindre la lumière joyeuse dont M. Pils a éclairé sa Bataille
de l’Alma :

Les troupes quittaient peu à peu les quartiers encore frémissants
d’au delà du canal, insultées par les femmes à qui elles ne prenaient
point garde et marchant d’un pas alerte et vainqueur, qui contrastait avec
celui des bandes démoralisées que nous avions vues traverser Paris pen-
dant le siège. Nous étions monté sur une barricade du rond-point de
la Villette, à côté des docks fumant encore, et devant nous s’enfoncait
une rue étroite et sombre que frappaient çà et là de grandes plaques de
lumière arrivant par les intervalles des maisons. Une compagnie de
soldats de ligne la descendait l'apportant une vingtaine de drapeaux
rouges qui flottaient au vent, tantôt dans l’ombre, tantôt subitement
frappés par le soleil. La troupe, en débouchant sur la place, était obligée
de suivre les passages obliques que laissaient des barricades enchevê-
trées, tantôt se présentant de front, tantôt s’avançant de flanc, se mas-
sant et s’égrénant. Jamais nous n’avons vu spectacle plus pittoresque et
plus vivant, plus brillant et plus gai, car le sentiment de la délivrance
faisait bondir le cœur et le remplissait d’une indicible joie. Ce défilé,
que nous avons suivi jusqu’à la chaussée d’Antin, où les acclamations
accueillirent les soldats, efface dans notre souvenir l’éclat des scènes
algériennes les plus mouvementées peintes par E. Delacroix.

A défaut des manifestations de l’art pendant la Commune, nous en
avons eu les débauches. Ce n’était point sans un sentiment de dégoût
que l’on voyait étalées sur l’asphalte des boulevards ou garnissant les
murailles un tas de choses sans nom. La licence ne connut plus de
bornes et nous prouva qu’une espèce de censure avait dû exister sous le
gouvernement de la défense nationale, il y eut en effet une recrudes-
 
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