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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 5.1872

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Nr. 6
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Houdoy, Jules: Marguerite d'Autriche, l'église de Brou, [1]: les artistes de la Renaissance en Flandre
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https://doi.org/10.11588/diglit.21407#0532

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516

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

« Toutes lesquelles parties ont esté délivrées en nos mains par le dit maistre Jehan
de Bruxelles, et ont les aucuns esté envoyés en nostre couvent de Brouz-les-Bourg-en
Bresse, et combien que pour iceulx patrons et partiesdevant mentionnées fut marchandé
avec luy et promis lors par le dit Diego Flores, en nostre nom, de luv payer cent cin-
quante philippus d’or de cinquante gros, monnoye de Flandre le philippus, incontinant
et promptement, ce neantmoins ne luy a esté payé en tant mens que vingt florins d’or
et vingt philippus à deux fois et de la reste qui lui est deue n’a encoires peu estre
payé, à cause que le dit Diego est déporté du dit office de receveur general. (Suit
l’ordre au trésorier Marnix de solder les cinquante philippus qui restaient dus.)

« Bruxelles, le vue jour du mois de juillet mil cinq cent seize. »

Jehan Perreal, auquel on a fait, jusqu’ici et à tort, exclusivement honneur de la
composition des sépultures de Brou, ne fut pas le seul peintre, on le voit, auquel
Marguerite demanda des patrons pour les trois mausolées qu’elle fit exécuter. Mais le
mandat de payement que nous venons de reproduire, postérieur à la date où Jehan de
Paris travaillait pour Marguerite, soulève une autre question : Quel est ce Jehan de
Bruxelles, demeurant à Bruxelles, que la reine Marguerite appelle nostre amë pain cire,
et auquel elle paye si largement les dessins commandés par son ordre? — Nous ne
connaissons parmi les peintres flamands de la première moitié du xvie siècle, qui
jouissent encore aujourd’hui d’une grande célébrité, qu’un seul artiste qui portait le
prénom de Jehan, c’est Jehan Gossaert dît Mabuse, et, bien évidemment, ce ne peut
être lui dont il est ici question, car, précisément à la même date, les comptes de la
recette générale des finances appellent Gossaert Jehan de Maubeuge et non Jehan de
Bruxelles :

« Ί516. — A Jehan de Maubeuge painctre pour don que icelui seigneur, Roi (de
Castille) par ses lettres patentes du nic jour d’apvril, l’an xve xvi après Basques 1, lui
a fait de grâce especiale pour une fois en récompense de deux tableaux de la pour-
traicture au vif de madame Leonor, sa très chiere et bien amée seur, qu’il lui avoit
bailliés et pour autres menues parties de painctures qu’il avoit faictes à son plaisir et
dont il ne veut aucune déclaration estre faite : quarante livres. »

Jehan Gossart écarté, l’auteur des peintures et des dessins commandés par Mar-
guerite doit être, selon nous, le peintre auquel Bullart a consacré un article dans son
Académie des sciences et des arts, sous le nom de Jehan Maio dit Vermevn, et que
Siret enregistre ainsi dans son Dictionnaire : Vermey ou Vermeyen (Jean Corneliz).
Ce .qui nous fait pencher vers cette opinion, c’est le document ci-après que nous
avons trouvé dans un dossier de pièces relatives à l’exécution testamentaire de Mar-
guerite d’Autriche, dossier auquel nous aurons à faire de nombreux emprunts :

« 1533. — Plaise à MM. les exécuteurs du testament de feue madame avoir regard
et entendre que, environ cinq ans avant le trespas de ma dite feue dame, elle retint en
son service Mc Jehan Yermay en estât de son painctre au traictement et pencion de cent
livres par an et à la charge de lui paier tous les tableaux de bois et couleurs d’or,
d’azur et autres qu’il exposeroit et employeroit aux ouvraiges que ma dite feu dame lui
donneroit charge de faire pour elle, desquelles parties ci-après declairées il n’a
jusques à oires esté paiez ny dressé, dont il est prest affermer et jurer si besoing est
icelles lui estre deues.

1. Chambre des comptes, carton 569.
 
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