DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Darcel, Alfred: Le mouvement archéologique relatif au Moyen Âge, 1
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.21409#0023
LE
MOUVEMENT ARCHÉOLOGIQUE
RELATIF AU MOYEN AGE1
Lorfqu’en montant sur le trône Charles X
renouvela les traditions du sacre des anciens
rois, tout en cherchant à renouer la chaîne rom-
pue des temps Ton ne faisait qu’obéir à un
mouvement qui entraînait déjà un grand nombre
d’esprits vers l’étude du moyen âge.
La première impulsion avait été depuis
longtemps donnée par Chateaubriand dans le
Génie du christianisme. Mais pour descendre
immédiatement des hauteurs de la poésie à la
réalité des faits, il faut faire honneur aux sa-
vants anglais des premières études sérieuses sur
les monuments de notre pays.
Les Anglo-Norman antiquities publiées par
Ducarel en 1767 avaient été comme un germe
qui, après avoir sommeillé dans la terre nor-
mande en attendant une occasion favorable, se
réveilla au commencement de la Restauration pour donner une végé-
tation vigoureuse qui est comme le tronc autour duquel a poussé toute
une forêt.
Dès l’année 1818, le préfet de la Seine-Inférieure, M. de Kergariou
\. Cette étude devait faire partie d’une collection de mémoires sur les progrès des
sciences, des lettres et des arts depuis l’avénement de l’empire jusqu’à l’année 4 8G7,
enquête immense que M. V. Duruy, alors ministre de l’instruction publique, désirait
MOUVEMENT ARCHÉOLOGIQUE
RELATIF AU MOYEN AGE1
Lorfqu’en montant sur le trône Charles X
renouvela les traditions du sacre des anciens
rois, tout en cherchant à renouer la chaîne rom-
pue des temps Ton ne faisait qu’obéir à un
mouvement qui entraînait déjà un grand nombre
d’esprits vers l’étude du moyen âge.
La première impulsion avait été depuis
longtemps donnée par Chateaubriand dans le
Génie du christianisme. Mais pour descendre
immédiatement des hauteurs de la poésie à la
réalité des faits, il faut faire honneur aux sa-
vants anglais des premières études sérieuses sur
les monuments de notre pays.
Les Anglo-Norman antiquities publiées par
Ducarel en 1767 avaient été comme un germe
qui, après avoir sommeillé dans la terre nor-
mande en attendant une occasion favorable, se
réveilla au commencement de la Restauration pour donner une végé-
tation vigoureuse qui est comme le tronc autour duquel a poussé toute
une forêt.
Dès l’année 1818, le préfet de la Seine-Inférieure, M. de Kergariou
\. Cette étude devait faire partie d’une collection de mémoires sur les progrès des
sciences, des lettres et des arts depuis l’avénement de l’empire jusqu’à l’année 4 8G7,
enquête immense que M. V. Duruy, alors ministre de l’instruction publique, désirait